Pour l’ONU, notre maintien de l’ordre fait désordre
Communiqué LDH
Depuis plusieurs années, la France a fait le choix d’une conception autoritaire de la gestion de l’ordre public. Sous couvert d’une doctrine de maintien de l’ordre toujours plus sécuritaire, l’usage disproportionné de la force entraîne de graves violations des droits et libertés dans l’espace public et s’accompagne d’une hausse des violences commises par les forces de l’ordre.
Quatre ans après une alerte similaire lors des rassemblements des « gilets jaunes », l’Organisation mondiale des Nations unies (ONU) épingle à nouveau la France sur sa gestion du maintien de l’ordre.
L’ensemble des préoccupations signalées maintes fois par la LDH (Ligue des droits de l’Homme) sont reprises par les experts internationaux : les stratégies de maintien de l’ordre, l’usage excessif de la force, l’utilisation d’armes dangereuses en maintien de l’ordre, les arrestations arbitraires, la rhétorique criminalisante à l’encontre de certains défenseurs des droits et de l’environnement.
Loin d’être écoutée, la LDH a elle-même été l’objet de nombreuses attaques, notamment de la part de membres du gouvernement, pour avoir dénoncé et tenté à plusieurs reprises de contrecarrer cette politique répressive et liberticide, qui porte atteinte à notre Etat de droit. A ce titre, elle rendra public, début juillet, un rapport sur les pratiques policières lors de la mobilisation contre les méga bassines à Sainte-Soline, en mars dernier.
Aujourd’hui, alors que l’ONU enjoint la France à se conformer à ses obligations internationales en matière de protection des libertés fondamentales, la LDH appelle à un sursaut démocratique sur la question, et rappelle qu’elle formule des recommandations visant à garantir notre liberté de manifester.
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Paris, le 16 juin 2023