Manifeste pour le travail d’intérêt général
Le travail d’intérêt général est une alternative humaine, efficace et peu coûteuse à l’incarcération. C’est une opportunité pour notre société, donnons-nous la peine de la saisir !
« Et si le sens de la peine, c’était la désistance ? »
La désistance, c’est le processus par lequel une personne sort d’un parcours de délinquance ou de criminalité. On parle beaucoup de l’échec de la prison :
- du coût qu‘elle représente pour la société (100€/jour et par détenu)
- de la surpopulation carcérale (jusqu’à 200% dans certaines prisons)
- et de l’effrayant taux de récidive (61% de recondamnation dans les 5 ans qui suivent la libération).
Mais ce cercle vicieux n’est pas une fatalité : certains de nos voisins européens ont connu ces dernières années une décroissance significative de leur population carcérale grâce au développement des peines alternatives.
« Lutter contre la délinquance et la surpopulation grâce aux alternatives »
En effectuant un travail d’intérêt général, la personne condamnée répare le tort commis à la société sans pour autant subir les effets dévastateurs de l’incarcération. Au contraire :
- Là où la prison exclut, le Travail d’Intérêt Général maintient et restaure le lien social, et permet à la personne condamnée d’assumer ses obligations sociales, familiales et professionnelles.
- Là où la prison est coûteuse, le Travail d’Intérêt Général amène la personne à agir pour l’intérêt général.
- Là où la prison favorise l’inactivité et prive d’autonomie, le Travail d’Intérêt Général pousse à reprendre un rythme de vie actif, à découvrir un métier et à retrouver une place dans la société.
Pour certaines personnes, la peine de Travail d’Intérêt Général est l’expérience qui servira de déclic pour se remobiliser et construire un autre parcours de vie, loin de la délinquance.
Le travail d’intérêt général a un potentiel considérable. Pourtant, il reste sous-utilisé : il représente moins de 7% des peines prononcées !
4 défis et 10 propositions pour développer le travail d’intérêt général
Défi n°1 : le Travail d'Intérêt Général est trop peu connu par les organismes qui peuvent proposer des travaux ;
Proposition 1 : démocratiser le travail d’intérêt général
Le TIG reste largement méconnu par les citoyens et par les organismes qui peuvent y contribuer. Un travail de communication et de médiatisation doit être mené, en s’appuyant sur les expériences stimulantes et rassurantes des nombreuses structures qui accueillent déjà.
Proposition 2 : rendre l’accueil de TIG plus accessible
L’accueil de TIG doit rester simple pour les structures d’accueil. L’habilitation des structures d’accueil et des postes proposés, le suivi des heures effectuées et l’accès à des bilans statistiques et qualitatifs peuvent être rendus plus accessibles. Des espaces, physiques et numériques (forums d’échange), doivent être ouverts pour faciliter le partage de pratique et d’expériences. Le développement d’outils numériques dédiés peut y contribuer.
Proposition 3 : investir de nouveaux secteurs d’activité
Si certains organismes, comme les mairies, sont largement engagés en faveur du TIG, d’autres structures restent pour le moment en retrait. Les entreprises chargées d’une mission de service public (eau, déchet, énergie), les administrations publiques et les bailleurs sociaux peuvent être davantage sollicités. D’autres secteurs d’activité doivent être investis : aide à la personne, sport, culture, numérique…
Défi n°2 : les structures déjà engagées manquent de reconnaissance et d’accompagnement ;
Défi n°3 : la peine de Travail d'Intérêt Général manque de crédibilité, notamment auprès des magistrats ;
Défi n°4 : le Travail d'Intérêt Général est marginalisé parce qu’il ne dispose ni de moyens, ni d’objectifs ;
677 signataires ont pris la peine
Objectif : 10 000
En signant, je prends la peine de dire
Je me sens concerné par cet enjeu de société
Je veux que la société se mobilise pour le TIG
Je fais connaître cette alternative à la prison
Je soutiens le développement du TIG
Chantiers-Passerelles ; Chaumont Habitat ; Croix-Rouge française ; FARAPEJ ; Fédération Citoyens & Justice ; Fédération des Acteurs de la Solidarité ; Fondation Groupe UP ; Fondation Lilian Thuram Education contre le racisme ; Forum Français de Sécurité Urbaine ; L’Îlot ; Ligue des droits de l’Homme ; Lire Pour en Sortir ; Union Nationale des Missions Locales ; Observatoire International des Prisons ; Solvay ; Association des Petites Villes de France ; Prison Insider ; Secours Catholique – Caritas France ; Union Sociale pour l’Habitat ; Ville et Banlieue ; Abdenour Aïnseba – Chef d’entreprise ; Dominique Attias – Vice-Bâtonnière de l’ordre des Avocats de Paris ; Robert Badinter – Ancien Garde des Sceaux et fondateur du TIG ; Bernard Bolze – Fondateur de Prison Insider ; Robert Cario – Président de l’Institut français de Justice Restaurative ; Jean-Louis Daumas – Ancien Directeur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ; Alexandre Duval-Stalla – Président de Lire pour s’en Sortir ; Stéphane Jacquot – Co-auteur de « Prisons, le choix de la raison » ; Hans Lefebvre – Conseiller Pénitentiaire d’Insertion et de Probation ; Karim Mokhtari – Directeur de 100murs ; Jean-François Penhouët – Aumônier national catholique des prisons ; Yves Perrier – Directeur Fonctionnel Honoraire des SPIP ; Dominique Raimbourg – Ancien Député, Ancien président de la commission des lois ; Lilian Thuram – Fondateur et Président de la fondation Education contre le racisme ; Christian Vilmer – Directeur de l’association l’Îlot