Communiqué de la Ligue des droits de l'Homme, suite à l'incendie qui a ravagé le camp de la Linière à Grande-Synthe
Face aux déchaînements de propos haineux et aux remises en causes de toutes parts, faisant suite à l'incendie du camp de la Linière, la Ligue des droits de l'Homme réaffirme son soutien au Maire de Grande-Synthe : rien de ce qui s'est passé ne peut remettre en cause la nécessité d'accueillir les migrants qui fuient toutes les guerres.
La détermination à mettre en œuvre, ici et maintenant, l'idéal de fraternité républicaine, envers tous ceux qui souffrent de la folie des hommes, ne saurait être remise en cause par des actes criminels.
Ceux qui ont fermé où laissé fermer Sangatte ont leur part de responsabilité dans l'installation de la jungle de Calais. Ceux qui ont vidé, ou qui ont détourné les yeux lorsque que fut vidée la jungle de Calais, ont leur part de responsabilité dans l'évolution de ce qui est survenu à Grande-Synthe, et qui a abouti au désastre de ces derniers jours. Ceux qui rêvent que rien ne vienne remplacer le Camp de la Linière ont déjà leur part de responsabilité dans ce qui surviendrait alors inéluctablement.
Gérer ce qui se passe sur la côte des Hauts de France comme s'il s'agissait d'une cause qu'il suffit de supprimer pour que l'ordre revienne, ne peut aboutir à rien. La cause est en Syrie, elle est en Afghanistan, elle est en Somalie. Nous ne vivons ici que les conséquences, et si les causes persistent, les conséquences persisteront.
L’absence de lieux d'accueils entraînera inéluctablement la multiplication de petits bidonvilles, rendra plus difficile l'intervention des associations humanitaires, et maintiendra dans la misère et aux marges de la dignité humaine des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, de bébés, soumis à la loi des passeurs et des racketteurs en tous genres. Cette situation entraînera tout aussi inéluctablement le déploiement toujours plus coûteux de toujours plus de forces de police, pour un résultat contestable.
La solidarité doit continuer à jouer pleinement, et l'accueil des migrants doit se faire dans la dignité, comme nous l'aurions aimé pour nos parents ou grand parents pendant l'exode, car c'est la condition nécessaire pour restaurer un ordre public serein, républicain et fraternel".
LIGUE DES DROITS DE L'HOMME
DÉLÉGATION RÉGIONALE