Journée des réfugiés -Discours du Président de la LDH49
L’évolution de l’espèce humaine prend du temps.
En ce jour, pouvons nous imaginer le nombre de personnes qui, au cours des siècles passés, ont fui leur maison, leur village, leur pays à cause des guerres et autres barbaries ?
C’est inimaginable !
Pourtant, essayons de nous fixer les idées. Arrêtons nous sur le siècle dernier : le 20eme, celui de la mort à l’échelle industrielle, celui pendant lequel on a sans doute battu des records en matière de génocides, de guerres mondiales, de conlits interminables fruits des décolonisations… Souvenons nous : l’exode mortifère des arméniens, celui des juifs d’Europe des Chinois de Canton, sans oublier les palestiniens et tant d’autres humains dans combien contrées d’Afrique, d’Asie mais aussi d’Amérique. Souvenons nous du déplacement dont l’ampleur est restée inégalée à ce jour, des 30 millions de personnes lors de la séparation de l’Inde et du Pakistan.
L’évolution de l’espèce humaine prend du temps.
Il a fallu attendre 1921 pour que la SDN crée un Haut Commissariat aux Réfugiés !
Et maintenant ? On continue à alimenter « l’ignoble machine à produire des réfugiés ». Quelques chiffres, Syrie : 2 millions de réfugiés et de déplacés,dans le tout jeune état du Soudan du Sud : 360 000 réfugiés dans les pays voisins et 95 000 dans les camps de l’ONU à l’intérieur du pays. Combien aux confins des pays des Grands lacs d’Afrique et de la République Démocratique du Congo ? Combien en Centre Afrique ? Les Nations unies avance le chiffre de 50 millions de réfugiés et de déplacés dans le monde . Effarant !
L’évolution de l’espèce humaine prend du temps.
Ce n’est qu’en 2001 que les Nations Unies ont institué une journée dédiée aux réfugiés, le 20 juin de chaque année. En effet, il faut alerter et sensibiliser les habitants de notre monde à la misère de ces personnes forcées de fuir les persécutions, du fait de leur race, de leur religion, de leur opinion politique, de leur genre.
L’évolution de l’espèce humaine prendra du temps.
Mais à Angers, quand le nombre de personnes dans les rues pour marquer la journée des réfugiés sera aussi important que celui présent pour la fête de la musique alors çà voudra dire comme le chantaient en son temps, Félix Leclerc et ses copains québecois « quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus misère ….» et sans doute plus de réfugiés.
Alors et alors seulement, l’espèce humaine s’appellera tout simplement Humanité.
Michel Cartron