Migrants décédés en mer Méditerranée : le trimestre le plus meurtrier depuis 2017, selon l’Onu

Parce que certaines actualités risquent d’en cacher d’autres, il est nécessaire de dire les drames humains liés à l’immigration. A quand le sursaut pour « réduire les pertes en vies humaines le long des routes migratoires ».

Nous reprenons l'article de Ouest-France avec AFP publié le 12/04/2023 à 12h59 à lire en accès libre

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Le premier trimestre de l’année 2023, entre janvier et mars, a été le plus meurtrier pour les migrants traversant la Méditerranée depuis 2017 avec 441 vies perdues en tentant d’atteindre l’Europe, a déclaré l’ONU mercredi.

L’Organisation internationale pour les Migrations des Nations unies (OIM) a estimé que ce chiffre de 441 décès entre janvier et mars 2023 est en deçà de la réalité.

L’OIM déplore les retards des opérations de recherche et de sauvetage

« Avec plus de 20 000 décès enregistrés sur cette route depuis 2014, je crains que ces décès aient été normalisés », a-t-il averti, ajoutant que « les retards et les lacunes dans les opérations de recherche et de sauvetage menées par les États coûtent des vies humaines ».

« Pendant le week-end de Pâques, 3 000 migrants ont atteint l’Italie, ce qui porte le nombre total d’arrivées depuis le début de l’année à 31 192 personnes », a déclaré l’OIM.

L’OIM a précisé que les retards dans les opérations de recherche et de sauvetage ont été un facteur déterminant dans au moins six incidents depuis le début de l’année, entraînant la mort d’au moins 127 personnes sur les 441 autres.

La situation en Méditerranée est « intolérable » pour l’ONU

« L’absence totale de réponse au cours d’une septième opération de sauvetage a coûté la vie à au moins 73 migrants » toujours inclus dans ce même décompte, a déclaré l’OIM dans un communiqué, ajoutant que les efforts de recherche et de sauvetage des organisations non gouvernementales ont nettement diminué au cours des derniers mois. « La crise humanitaire persistante en Méditerranée centrale est intolérable », a estimé le chef de l’OIM Antonio Vitorino.

Le projet « Migrants disparus » de l’agence des Nations unies enquête aussi sur plusieurs cas de bateaux portés disparus, où il n’y a aucune trace de survivants, de débris et où aucune opération de recherche et de sauvetage n’a été menée. Quelque 300 personnes à bord de ces bateaux sont toujours portées disparues, a indiqué l’organisation.

L’ONU rappelle que le sauvetage en mer est « une obligation légale pour les États »

« Sauver des vies en mer est une obligation légale pour les États », a souligné M. Vitorino. « Nous avons besoin d’une coordination proactive des États dans les efforts de recherche et de sauvetage. Guidés par l’esprit de partage des responsabilités et de solidarité, nous appelons les États à travailler ensemble et à s’efforcer de réduire les pertes en vies humaines le long des routes migratoires », a-t-il ajouté.

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