Samedi 19 juin 2021 - Jardin du Mail
Jusqu’à 250 participants se sont retrouvés au kiosque de jardin de Mail pour célébrer la journée mondiale des réfugiés.
Excellente animation musicale par un groupe guinéen – Lamine - lecture du poème* de Bakri El Schiack de l'ASFS, intervention des associations, impressionnant cercle de silence à la fin malgré de nombreux départs : un beau moment de fraternité.
* Chuchotement des malheureux
A la Mémoire des noyés en Méditerranée
Elle m'a parlé hier...
Elle essayait de me rassurer et de me rendre cohérent...
Elle a partagé ma douleur et mes rêves...
Elle m'a interrogé sur ma condition... et la condition de ceux qui sont opprimés...
Sur ceux qui ont été opprimés successivement...
Je lui ai demandé comment elle allait...
Elle a pleuré et n'a pas pu s'arrêter...
…………..
J’ai dit:
« Les droits ont disparu... la vérité est morte...
Ils sont partis après avoir été lésés, après avoir été humiliés...
Ils sont partis après avoir été affamés...
Ils sont partis en cadavres…
Tout le monde ici parle d'une tragédie...
Tout le monde raconte l'incroyable…
Ils se sont rendus et leurs corps se sont sentis entrer dans le Calme.…
Et ils sont entrés dans le silence du corps :
Là il n'y a plus ni secousse ni chuchotement…
Et ils sont devenus un être humain vidé de son humanité :
Des rêves..des espoirs..de la douleur..du sens de la vie..de la mort... »
Intervention de la LDH 49 par Anne Maillard
Les Réfugiés une richesse pour notre pays (19 juin 2021)
Bonsoir amis demandeurs d’asile et réfugiés
Bonsoir, amis citoyens et futurs citoyens, habitants du Maine et Loire et d’ailleurs, du centre-ville et des quartiers. Toutes générations confondues, y compris la 3ème et la 4ème ...
Ne vous en déplaisent Mesdames et Messieurs de l’ultradroite, (complotistes et survivalistes) nous sommes les défenseurs des droits humains.
Et vous les amis qui êtes tentés d’écouter les sirènes de l’extrême droite car les temps sont incertains et le pouvoir méprisant, n’allez pas à la pêche demain et ce soir écoutez nous.
« N’ayez pas peur »
Les réfugiés ne sont pas des terroristes. Ils ont souvent fui les terroristes et les tyrans.
Voyez : le rire des enfants et les vêtements colorés des femmes embellissent nos rues.
Les demandeurs d’asile ne sont pas des chiens. Ils sont nos frères humains. Ils ont fui un pays où la vie était invivable. Ils sont nos hôtes respectables et pas des voleurs ou des importuns. Riches de leurs riches cultures ils sont la richesse de nos vieux pays. Le sang neuf qui les dynamisera.
Quoi qu’on en pense, quoi qu’on en dise sur certains plateaux télé, souvenons-nous :
La France est encore un pays de droit et elle doit accueillir les demandeurs d’asile et réfugiés dans la dignité (comme le dit la Charte de la Coordination Migrants). Elle doit respecter :
- les droits humains dont elle est à l’origine
- et les engagements internationaux, comme la Convention de Genève, qu’elle a signés.
Pour l’heure je ne parlerai que du droit au travail.
Il n’yont pas accès et c’est un gâchis humain et financier.
Ils ont tous des compétences acquises au pays : ils ne demandent qu’à les mettre en œuvre.
Jardiniers et arboriculteurs, maçons et ouvriers des routes ou du bâtiment, mécaniciens et soudeurs, cuisiniers et employés familiaux rompus à l’accompagnement des personnes âgées et malades, médecins, infirmiers et ingénieurs, avocats et enseignants, agents de sécurité et livreurs etc ...
Ils rêvent presque tous de mettre le pied à l‘étrier et d’occuper, dans un premier temps, des emplois saisonniers ou même pénibles, ceux que les Français dédaignent. C’est une question de dignité et pour ceux qui n’ont pas droit aux conditions matérielles d’accueil (hébergement et allocation d’attente) c’est aussi la possibilité de manger et de s’habiller correctement.
Le droit au travail dès le dépôt de la demande d’asile : une opération gagnant-gagnant
On parle beaucoup ces jours-ci de l’inadéquation entre les besoins en main d’œuvre et les possibilités de recrutement. Pôle Emploi fait une enquête chaque année : le problème s’aggrave partout.
-Côté employeurs : chez nous aussi, beaucoup ont des besoins en main d’œuvre non résolus. En période de covid ils ont eu des difficultés à recruter des salariés communautaires alors que localement des personnes souffraient de n’avoir pas le droit de travailler et déprimaient.
-Côté demandeurs d’asile : faisons les comptes :
-il fallait à l’OFPRA en moyenne 161 jours pour traiter une demande d’asile. La crise sanitaire a allongé les délais : certains attendent depuis plus d’un an une convocation.
-Derniers chiffres connus : En 2019 la Préfecture de Maine et Loire a enregistré 986 premières demandes d’asile.
Certains demandeurs sont trop épuisés pour travailler dans un premier temps : victimes là-bas de mauvais traitement et ici d’absence d’hébergement. D’autres, hommes ou femmes, ont des enfants très jeunes. Ils ont besoin de se poser et pendant ce temps d’apprendre rapidement un minimum de français. Même si seulement quelques centaines faisaient valoir leur droit au travail cela élargirait leur horizon
Un groupe de travail s’est mis en œuvre dans notre département avec des représentants de la Coordination Migrants et une députée s’y est adjointe.
Ce groupe propose d’autoriser l’accès au marché du travail des demandeurs d’asile dès l’introduction de leur demande. Et d’expérimenter dans notre département cette démarche comme l’autorise l’article 37-1 de la Constitution et comme ça commence à se faire en Loire Atlantique.
Juridiquement cela passe par la modification de l’article L744-11 du CESEDA.
Et ne nécessite aucune ouverture de crédits.
Alors qu’est-ce qu’on attend ?