L'islamo - gauchisme et la liberté de pensée
"L’islamo-gauchisme est un néologisme désignant la supposée proximité entre la gauche et les partisans d’un islamisme radical.
Longtemps utilisé par l’extrême-droite, le terme est maintenant repris par des ministres comme G. Darmanin, J.M Blanquer et F. Vidal qui accusent cette soi-disant idéologie de gangréner l’université et la société françaises.
Comme le terme n’a aucune réalité scientifique, cela permet de lancer une chasse aux sorcières tout azimut. Tout ceci est dans la logique gouvernementale qui vise à assurer la « sécurité » à travers des lois liberticides, en mettant en cause à travers l’islamo-gauchisme la liberté de pensée.
Sont ainsi condamnées au nom d’une telle notion hasardeuse : les méfaits de la colonisation française sur les peuples indigènes qui remettent en cause l’idée d’une France civilisatrice (rappelons que des directives ministérielles de 2005 demandaient aux enseignants d’insister sur les bienfaits de cette soumission des peuples), mais aussi le capitalisme forcené dénoncé par les économistes atterrés. De même, dénoncer la politique d’Israël dans les territoires occupés serait soutenir l’islamisme radical et par la même, entretient la confusion entre antisémitisme et antisionisme.
Ainsi le flou de la notion d‘islamo-gauchisme permet de dénoncer n’importe qui : des personnalités politiques allant de J.L Mélenchon à Taubira en passant par B. Hamon, des syndicats comme SUD, la CGT et le syndicat de la Magistrature, des ONG (ATTAC ou Amnesty international sont dans le viseur), des journaux tels que Mediapart ou « Le Monde », des institutions comme la commission européenne ou l’observatoire de la laïcité (en voie de disparition) et même des personnalités du spectacle comme J. Debbouze.
Mais sont surtout concernés des universitaires, des chercheurs, en particulier au CNRS et à l’EHESS, particulièrement attaqués par leur ministre de tutelle, F. Vidal. D’où une réaction de masse : plus de 2000 chercheurs ont signé une pétition et ils sont soutenus par la Conférence des Présidents d’Université."