170 morts provoquent une vaguelette en Méditerranée

Se noyer en Méditerranée ne provoque plus aucun tsunami médiatique, mais tout juste une vaguelette. Ah! si ces 170 personnes humaines étaient venues sur une ligne aérienne régulière dont l'avion se serait abimé en mer, ils auraient fait la une des médias.
Mais voilà. Des passeurs leur ont fait payer cher un embarquement sur des rafiots de fortune à partir de la Lybie ou du Maroc vers une Europe qui refuse de les voir arriver dans ses ports et interdit même à des bateaux d’ONG de se porter à leur secours !
Qui entend Vincent Cochetel, l’envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée, qui déclarait samedi soir :« On doit faire cesser cette tragédie. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur un si grand nombre de personnes qui meurent aux portes de l’Europe. Aucun effort ne devrait être épargné ni entravé pour sauver des vies humaines en détresse en mer. ». Il ajoutait « Le HCR est préoccupé par les mesures prises par les États qui ont un effet dissuasif croissant sur les ONG souhaitant mener des opérations de recherche et de sauvetage. Le HCR demande qu’elles soient immédiatement levées. »?
Qui entend Oscar Camps, fondateur de l’ONG qui affrète l’Open Arms, interpeller le gouvernement espagnol : « Nous empêcher de sauver des vies est irresponsable et cruel »?
Mathilde Matthieu, dans Médiapart écrit : « Alors le HCR tape du point sur la table, mais après ? Combien d’États européens, lundi 21 janvier, seront encore assis à la table commune ? Combien le nez dans leur assiette verront à peine leur fond de soupe frémir ? Quatre ans après le début de la crise des réfugiés, combien de chaises déjà vides ? »