Après le Conseil européen du 29 &30 juin 2018, les chefs d’Etats de l’UE sur le chemin de Munich ?

Après les horreurs de la guerre, après les horreurs de l’obéissance, de grandes résolutions furent prises pour protéger les citoyens du monde notamment par l’approbation de deux textes fondamentaux à l’ONU ; la déclaration universelle des droits de l’homme (adoptée le 10 décembre 1948 à Paris par les 58 états qui constituaient alors l’Assemblée générale des Nations unies) et la Convention de Genève (sur le statut des réfugiés et apatrides) adoptée le 28 juillet 1951 et entrée en vigueur le 22 avril 1954. Cette dernière et le protocole du 31 janvier 1967 relatif au statut des réfugiés font partie du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne notamment en son article 78.
Nos chefs d’Etats les auraient-ils oubliés ces textes fondamentaux ou ont-ils décidés de les ignorer dans la conjoncture actuelle ? En tous cas leur « accord » obtenu lors du Conseil Européen de Bruxelles du 29 & 30/06/2018 montre qu’ils ont bafoué ces textes (voir ci-dessous le rappel de l’article 33 de la Convention de Genève sur la défense d’expulsion et de refoulement et de l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme).
L’accord historique du 30/06 n’est en aucun cas un règlement des questions migratoires en Europe mais seulement une volonté commune de retenir les migrants hors d’Europe pour les « trier ». Ceux-ci n’auront alors d’autres choix dans un premier temps que de mourir en mer ou sous les coups des marchands d’esclaves libyens. La poursuite des naufrages en ce début du mois de juillet 2018 semble montrer que les migrants ont choisi la mer.
Les déclarations du week-end du Président français confirment la loi « Asile et immigration » ; ce sont bien les valeurs de la République, Fraternité en tête, qui sont glissées sous le tapis.
1. Article 33 de la Convention de Genève Défense d'expulsion et de refoulement
2. Article 13 de la déclaration universelle des droits de l’homme
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