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Publié par LDH49

Yanis Varoufakis a été interviewé par Cécile Amar dans l’OBS. Elle y publie un article ce mercredi matin.

L’article porte essentiellement sur la politique européenne.

Voici deux extraits où il se dit déçu par la politique sécuritaire d’Emmanuel Macron et rappelle que la réalité de la Grèce s’aggrave.

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Que pensez-vous de la politique européenne d’Emmanuel Macron ?

Je dois dire que je suis très déçu. Comme je l’ai dit dans le passé, j’ai ou plutôt j’avais une bonne relation personnelle avec lui. J’avais apprécié son attitude en 2015 quand j’étais au gouvernement. J’avais eu des désaccords sur la question de l’austérité et du marché du travail mais j’attendais de lui deux choses : une vision pour l’Europe qui soit cohérente et fasse sens et qu’il se batte pour obtenir des concessions majeures de Berlin.

J’espérais qu’il serait libéral en matière de libertés publiques, de sécurité, d’immigration et de réfugiés. Je suis déçu car il se trompe sur les deux sujets. Ses propositions européennes sont très faibles. Il propose un fédéralisme light. Il a une vision graduelle, il pense qu’il faut commencer par des petits pas. C’est respectable mais je pense qu’il se trompe. Pour obtenir ces petites concessions, il va utiliser tout son capital politique…

… Et sur un second plan, je regarde ébahi le gouvernement Macron adopter la ligne sécuritaire et la politique anti libertés publiques de Sarkozy et Hollande. J’attendais de lui qu’il comprenne qu’il faudrait des frontières ouvertes pour les gens qui ont la capacité de rajeunir nos pays vieillissants.

Comment va la Grèce aujourd’hui ?

L’Europe dit que la Grèce est sauvée, qu’elle va mieux. C’est un conte. La réalité est de pire en pire. L’Europe célèbre les résultats de ses plans, mais les jeunes s’en vont. Ce sont les plus formés qui quittent le pays. On doit le regretter, pas le célébrer. En Grèce, les postes de travail à temps plein chutent et le travail précaire augmente. Si vous travaillez trois heures par semaine, on dit que vous travaillez.  C’est la catastrophe. Quatorze aéroports ont été vendus dont ceux de Mikonos et Santorin à une compagnie allemande nationalisée pour 1,2 milliard : ce n’est rien. Celui de Mikonos vaut 1,2 milliard. Ils achètent avec l’argent qu’on leur rembourse pour éviter la faillite. C’est comme si je prenais votre maison, mais que vous me donniez l’argent pour que je le fasse ! C’est insensé. Malheureusement, c’est un gouvernement de gauche qui a choisi cette politique. Et ça paralyse la majorité de la population.  C’est une combinaison mortelle.

Propos recueillis par Cécile Amar

 

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