Gaza - Rassemblement tous les samedis à Angers
L'Association France Palestine Solidarité 49, soutenue par de nombreuses associations dont la LDH, appelle tous les samedis à se rassembler.
Le rassemblement du samedi 24 août a réuni à nouveau au moins 120 personnes, place du Ralliement.
Voici le texte de l'intervention de l'AFPS. Le rassemblement s'est conclu avec la lecture en arabe et en français d'un beau poème de Rachid Hussein qui évoque la dépossession.
" Qui d’entre nous aurait pensé lors de notre 1ère manifestation en novembre que nous serions amenés à poursuivre notre mobilisation 10 mois plus tard ? Nous n’imaginions pas que le massacre se poursuivrait dans la durée, avec une telle ampleur, une telle férocité.
Aux crimes du 7 octobre a répondu une entreprise de destruction systématique de la bande de Gaza qui ne vise rien moins qu’à la rendre invivable et à en expulser les Palestiniens. Cette entreprise présente toutes les caractéristiques d’un génocide et c’est comme telle que nous la dénonçons.
De bons apôtres vont nous dire que ce n’est pas un génocide, car le nombre de morts reste limité par rapport à la population, qu’Israël a le droit et le devoir de se défendre et que les morts sont des victimes collatérales, que l’armée a des consignes pour ne pas attaquer délibérément les civils et que lorsque ça se passe, ce sont des excès de zèle, etc… etc…
Aucun de ces arguments n’est recevable comme l’a montré Ziad Majed, professeur à l’Université américaine de Paris dans une longue interview à « Arrêt sur images ».
Pour ce qui est du droit de se défendre, il concerne, selon le droit international, le fait de défendre son propre territoire, pas un territoire que l’on occupe.
Quant au génocide, il ne se définit pas en fonction du nombre de victimes : en 1995, le massacre par l’armée serbe à Srébrénica de 8000 hommes et enfants a été qualifié de génocide par le tribunal spécial pour l’ex-Yougoslavie. Son responsable a fini par être arrêté en 2011, condamné et il purge aujourd’hui une peine de prison à perpétuité.
Ensuite ce qui est mis en œuvre par l’armée d’occupation, c’est l’anéantissement de villes entières, quartier par quartier, des moyens de production, de travail, de transport, des infrastructures d’éducation et de santé. L'acharnement mis à empêcher, dès les premiers jours, l'aide d'arriver, les vivres, les médicaments, les vaccins. Il faut y ajouter la volonté de détruire ce que les gens ont de plus intime, leur domicile, leurs souvenirs, leurs photos de famille. On peut parler de « domicide ».
C’est un traumatisme infligé à tout un peuple qui erre avec toujours moins d’effets personnels, de " zone sécurisée " en " zone sécurisée", qui n'ont en réalité rien de sécurisé. Traumatisme qui laissera des traces pendant des générations.
Et tout cela est ouvertement revendiqué tant par Netanyahou que par Galant le ministre de la Défense. Il y a bien intentionnalité explicitement répétée, intentionnalité élément constitutif du crime de génocide.
Et cela continue depuis plus de 10 mois. Nous manifestons depuis 10 mois, mais nous n’en concluons pas que c’est inutile. Bien au contraire, le peuple palestinien voit les manifestations de solidarité dans le monde entier et c’est pour lui un encouragement puissant à la résistance.
Pour notre part, nous continuerons autant qu’il le faudra. Nous ne nous fatiguerons pas !
Pour ce qui est de la suite, on doit se féliciter que, devant la puissance du mouvement de solidarité aux Etats-Unis mêmes, Kamala Harris non seulement appelle au cessez-le-feu et à la libération des otages, mais elle vient de déclarer appuyer le droit des Palestiniens à l’autodétermination !"