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Publié par LDH49

Capture d'écran X

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Tribune collective, publiée sur Le Monde, dont la LDH est signataire

Lire la tribune sur Le Monde

Plus de 800 professionnels de la culture, dont les comédiens Romane Bohringer et Gilles Lellouche et le réalisateur Cédric Klapisch, appellent, dans une tribune au « Monde », à une mobilisation contre le Rassemblement national « pour que la France des Lumières conserve un avenir » .

A quoi sert la culture sous un régime démocratique ? A exprimer des points de vue différents, à l’infini, sur la nature humaine, sur notre monde, sur nos sociétés, sur la richesse des différentes identités et cultures, sur l’autre pour mieux l’aimer et le connaître, pour dresser un pont entre soi et lui.

En démocratie, la pensée et la culture sont indépendantes, aucun courant politique, idéologique ne tentant de les canaliser. La diversité et l’indépendance enrichissent le libre arbitre et rendent passionnant le vivre-ensemble. La culture voyage librement dans le passé et dans le présent pour mieux donner une possibilité d’avenir. Sont gagnants les citoyens, à qui cette culture foisonnante et diverse est proposée, mais aussi les créateurs, libres de traverser, sans barrières, tous les territoires de la création.

A quoi sert la culture sous un régime totalitaire ? A devenir un outil de propagande. La culture est totalement absente des programmes de l’extrême droite, pourtant elle est la première victime lors de leur arrivée au pouvoir.

Les créateurs et les citoyens français imaginent ainsi très bien ce que serait la culture en France si l’extrême droite obtenait la majorité. Pour ce faire, ils n’ont pas besoin d’aller bien loin. L’Italie et la Hongrie, jadis acteurs majeurs de la culture, ont donné l’exemple.

Liberté de la presse sous surveillance

Le service public audiovisuel y est démembré, amputé d’une grande partie de son fonctionnement, dirigé par des proches du parti au pouvoir, privatisé si possible au profit de grands groupes aux tendances aussi extrêmes. Les directeurs des grands festivals ainsi que les responsables des théâtres nationaux sont remplacés par des nervis au service du pouvoir, obéissant à la ligne éditoriale du régime.

La liberté de la presse est placée sous surveillance. Les aides publiques, fortement diminuées, ne sont plus accordées qu’à des institutions culturelles mises au pas et à des œuvres inspirées du patrimoine, d’un passé purement ethnique, tournant le dos à la création originale, à la polémique et à la diversité.

Toutes les aides accordées aux événements théâtraux, littéraires, musicaux, sont rabotées ou supprimées, décapitant ainsi la naissance de nouveaux talents et de nouveaux publics. Les secteurs culturels de ces pays deviennent moribonds, entraînant une catastrophe industrielle condamnant des milliers d’emplois.

L’extrême droite française est dans la droite ligne des partis italiens et hongrois. Nous savons déjà que le Rassemblement national (RN) a exprimé publiquement son désir de supprimer, en le privatisant, le service public audiovisuel français, notamment Radio France et France Télévisions. Seront ainsi supprimés les voix et les regards libres tournés vers la France et vers le monde des journalistes, cinéastes, auteurs de théâtre, compositeurs, chanteurs, chorégraphes et danseurs, auteurs littéraires, peintres, vidéastes, etc. En mettant l’Institut national de l’audiovisuel (INA) – gardien de toutes les archives audiovisuelles du pays – au pas, on tentera de teindre d’une même couleur l’histoire de la France.

Dialogue et échange

Nous savons aussi que le RN souhaite supprimer ou amoindrir fortement le statut des intermittents du spectacle. Quel meilleur moyen pour affaiblir les voix dissonantes ?

Nous savons à quel point la culture française est reconnue internationalement et sert de point d’ancrage, de dialogue et d’échange avec l’Europe et le reste du monde. Les créateurs du monde entier nous envient notre liberté d’expression et donnent en exemple la France de la culture, la France des droits de l’homme. Nous avons un devoir envers ces créateurs et envers les citoyens du monde entier. Nous sommes leur garantie d’espoir.

Nous appelons donc tous les acteurs et toutes les actrices de la culture, techniciennes, techniciens, créatrices, créateurs, éditrices, éditeurs, femmes et hommes qui gèrent des événements et structures culturels, mais aussi et surtout tous les citoyens et citoyennes qui soutiennent la culture et qui comprennent son importance dans l’éducation de nos enfants, de la jeunesse, à aller voter, non seulement pour faire barrage à la haine de l’autre, mais aussi pour que la France des Lumières conserve un avenir.

Premiers signataires : Ariane Ascaride, comédienne ; Romane Bohringer, comédienne, réalisatrice ; Isabelle Carré, comédienne, écrivaine ; Cali, auteur, compositeur, interprète ; Emilie Dequenne, comédienne ; Anny Duperey, comédienne, photographe, écrivaine ; Laurent Lafitte, comédien, réalisateur ; Pascal Légitimus, humoriste, comédien, scénariste, réalisateur ; Cédric Klapisch, scénariste, réalisateur ; Gilles Lellouche, comédien, scénariste, réalisateur ; Nagui, animateur ; Radu Mihaileanu, réalisateur et scénariste ; Sonia Rolland, comédienne, réalisatrice.

Initiée par les cinéastes de la Société civile des auteurs réalisateurs producteurs (ARP), la tribune a reçu le soutien de quarante-six organisations culturelles, tous secteurs confondus (cinéma, audiovisuel, musique, édition, spectacle vivant…).

Les organisations signataires

ACID – Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion

ADAMI – Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes

 

AFC – L’Association française des directrices et directeurs de la photographie cinématographique

AGrAF – Auteurs groupés de l’animation française

CGT CMN – CGT Centre des Monuments Nationaux

CGT Spectacle

Cinémas 93

CIP – Cinémas Indépendants Parisiens

Clair Obscur / Festival Travelling – Rennes

Commune Image

CST – Commission supérieure technique de l’image et du son

DCA – Association française de développement des centres d’art contemporain

De la suite dans les images

DIRE – Distributeurs Indépendants Réunions Européens

EIFEIL – fédération des éditeurs de musique indépendants en France

Enfances au Cinéma / Mon premier Festival

EURODOC – Le Conseil Européen des Doctorants/Chercheurs en début de carrière et Jeunes Docteurs

F3C CFDT – Fédération Conseil, Communication, Culture CFDT

Femmes à la caméra

Festival Cinébanlieue

Festival Paris Courts Devant

GNCR – Groupement National des Cinémas de Recherche

Images en bibliothèques

L’ADP – Association des Directrices et Directeurs de Production

L’Agence du court métrage

 

L’ARP – Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs

L’Union des Chefs-Opérateurs

La Boucle Documentaire

La GAM – La Guilde des Artistes de la Musique

La Guilde Française des Scénaristes

La Maison de Scénaristes / WeFilmGood

LabFilms

LDH – La Ligue des droits de l’Homme

LMA – Les Monteurs Associés

LSA – Les Scriptes associés

Périphérie

SCA – Scénaristes de cinéma associés

SDI – Syndicat des Distributeurs Indépendants

SFA-CGT – Syndicat Français des Artistes interprètes CGT

SNJ-CGT – Syndicat national des journalistes CGT

SNME CFDT – Syndicat National des Médias et de l’Écrit CFDT

SNTPCT – Syndicat National des Techniciens et Travailleurs de la Production Cinématographique et de Télévision

SRF – Société des Réalisatrices et Réalisateurs de Films

SYNAVI – Syndicat National des Arts Vivants

Syndicat APRES – Attaché·e·s de Presse, Réseau d’Entraide et Syndicat

U2R – Union des réalisatrices et réalisateurs

UPC – Union des Producteurs de Cinéma

Retrouvez la liste intégrale des acteurs du monde de la culture signataires ici.

 

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