Appel contre l’immigration jetable et pour une politique migratoire d’accueil
Prochaine mobilisation le 6 novembre à 13h devant le Sénat
Le 6 novembre, le projet de loi arrive au Sénat. Darmanin instrumentalise l’assassinat d’un professeur à Arras pour durcir encore son discours sur l’immigration. Les personnes migrantes sont considérées désormais non plus seulement comme des délinquantes mais comme de potentielles terroristes. Cette utilisation du contexte politique pour criminaliser les personnes qui sont venues et viennent en France pour fuir la guerre, les persécutions, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique est désastreuse. Le gouvernement en profite pour accélérer le calendrier parlementaire sur la loi dite « asile et immigration » qui sera débattue au Sénat à partir du 6 novembre et à l’Assemblée nationale début décembre. Dans ce contexte, il est impératif de nous mobiliser : convaincre, interpeller les parlementaires et se mobiliser le 6 novembre, en particulier devant le Sénat à Paris.
Pour un accueil digne, une couverture santé décente pour toutes et tous ! Défendre et étendre l’AME
Les parlementaires LR veulent supprimer l’AME, l’aide médicale d’Etat, qui permet aux sans-papiers de se faire soigner.
LA FOIRE AUX FANTASMES
L’AME serait ruineuse, un appel d’air au tourisme médical, pour réaliser des traitements de confort, dans des filières de soin mafieuses…
L’AME EN RÉALITÉ
● Concerne les étrangers en situation irrégulière à faibles ressources ;
● pèse 0,47% du budget de l’Assurance maladie ;
● offre un panier de soins réduit et inférieur à celui de l’ex-CMU.
Seulement 51% des sans-papiers y ont recours : ignorance des droits,
peur de la police, complexité administrative dissuasive.
UNE DANGEREUSE ABSURDITÉ
La santé d’une population est une entreprise collective. Les microbes ne connaissent pas le statut des personnes qu’ils infectent. Les sans-papiers sont surexposés à des risques de par leurs métiers et conditions de travail et de vie.
Reporter les soins jusqu’aux urgences vitales est inhumain, et aggraverait la saturation médicale et administrative des structures de dernier recours (Pass24, urgences).
Les expert-e-s sont unanimes sur la nécessité de renforcer les démarches de soins et d’accès à une couverture maladie.
Le porte-parole du gouvernement et le ministre de la Santé se sont dits opposés à la suppression de l’AME. Qu’à cela ne tienne, Gérald Darmanin se déclare déterminé à l’acter. La surenchère dans l’utilisation des sans-papiers comme bouc émissaire fait planer une menace sérieuse sur l’AME.
La proposition réapparaît au Sénat avec la loi Asile immigration. Face à cette infamie, l’Ucij revendique :
● le droit à la santé. L’AME doit être maintenue et son obtention facilitée. Ses bénéficiaires doivent pouvoir accéder à la complémentaire santé solidaire (Puma) afin d’assurer des soins de qualité pour toutes et tous ;
● l’égalité d’accès aux soins. Tout délai de carence en matière d’accès aux soins doit être abrogé. Les structures sanitaires et notamment les hôpitaux doivent avoir les moyens de fonctionner à la hauteur des besoins de santé de toutes les personnes. Des consultations psychologiques et psychiatriques doivent être accessibles notamment pour celles et ceux ayant vécu un parcours migratoire dramatique.
L’UCIJ appelle se joindre à la mobilisation le lundi 6 novembre 2023 à 13h, à Paris devant le Sénat.