Soutien au peuple iranien

Vendredi 20 janvier 2023 à 18h00, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le parvis du grand théâtre d'Angers, membres des associations signataires de l'appel, citoyens et citoyennes, iraniennes et iraniens. Tous étaient présents pour apporter leur soutien au peuple iranien et dire leur admiration devant sa détermination.
Une jeune femme iranienne a pris la parole pour évoquer la souffrance de ses compatriotes et la volonté des femmes de vivre libres.

Texte prononcé le 20 janvier 2023 devant le parvis du grand Théâtre d'Angers :

Le pouvoir iranien durcit la répression, face à un peuple qui crie son besoin de liberté malgré les risques, parfois au péril de sa vie. Nous sommes réuni.es aujourd'hui, la LDH, l’association Femmes d'ici et d'ailleurs, le REDA, Angers Amnesty International, le Planning Familial 49, l'association La paix en marche, l'ACAT Angers, le Cercle 49, le Comité d'Angers du Mouvement de la Paix, pour manifester notre soutien aux femmes et hommes qui souffrent en Iran ainsi qu'à leurs parents, ami.es, résidant en France.

L’extrait du rapport d'HRW a été publié il y a quelques jours. Le texte ci-dessous en reprend quelques extraits ainsi qu'une récente publication d’Amnesty international :

Mahsa (Jina) Amini, une jeune femme kurde de 22 ans originaire de Sanandaj dans l'ouest de l'Iran est décédée le 16 septembre alors qu’elle se trouvait sous la garde de la police des mœurs après avoir été arrêtée pour port d’un hijab « inapproprié ». Ce drame a déclenché des manifestations à travers le pays, notamment dans les écoles et les universités. Human Rights Watch a documenté l’utilisation par les forces de sécurité de fusils de chasse, de fusils d’assaut et d’armes de poing contre des personnes participant à des manifestations largement pacifiques, souvent dans des quartiers densément peuplés. Au 14 novembre, des organisations de défense des droits humains enquêtaient sur les décès signalés d'au moins 341 manifestants, dont 52 enfants.

Les autorités iraniennes continuent de réprimer les droits des citoyen.nes. Les agences de sécurité et de renseignement, tout comme les autorités judiciaires, ont sévèrement réprimé toute forme de dissidence, y compris en recourant à une force excessive et meurtrière contre les manifestant.es. De nombreux cas d’abus et de torture en détention ont également été signalés, dans un contexte d’'impunité endémique. Ebrahim Raïssi, qui serait lui-même impliqué dans des violations des droits humains, a assumé la présidence du pays, à l’issue d'élections ni libres, ni équitables. La détérioration des conditions économiques due aux sanctions unilatérales américaines, aux politiques gouvernementales et à l'impact de la pandémie de Covid-19 a accru la pauvreté et réduit le niveau de vie de millions de personnes en Iran.

Au 21 novembre, au moins 21 personnes étaient accusées de « moharebeh » (« inimitié à l’égard de Dieu ») et d’« isfad fil arz » (« corruption sur terre ») – des crimes passibles de la peine de mort – dans le cadre des manifestations, a rapporté Amnesty International. Des tribunaux de première instance ont prononcé au moins six condamnations à mort pour ces chefs d'accusation dans le cadre de procès largement en deçà des normes internationales.

Le 7 janvier les autorités iraniennes avaient exécuté deux hommes Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini, accusés d'avoir tué et blessé des membres des forces de sécurité, d’avoir « utilisé une arme pour semer la terreur » et d’avoir « troublé l'ordre et la sécurité de la société » dans le cadre des manifestations. La sentence de mort a été prononcée à l'issue d'un procès inique. Le 14 janvier, l'Iran a annoncé, l’exécution par pendaison d’Ali Reza Akbari, un Irano-Britannique accusé d’espionnage. D'autres encore, comme Mohammad Ghobadlou risquent de subir le même sort.

Les autorités iraniennes sont cependant à la pointe du progrès technologique et numérique. Selon France Culture, la reconnaissante faciale associée au fichage de la population serait utilisée pour identifier les femmes non voilées et les interpeller chez elles.

Faisant preuve d’un incroyable courage, les femmes, ont été les premières à défier le pouvoir en refusant le port obligatoire du voile. Ce mouvement a vite été gagné par une grande partie de la jeunesse puis par une large part du peuple iranien qui se bat encore pour sa liberté, sa dignité, pour la démocratie et pour l’égalité. Depuis 4 mois cette mobilisation ne semblait pas fléchir malgré la violence et l'arbitraire de la répression. Mais, selon Médiapart " la férocité du régime a fait fléchir le soulèvement de la jeunesse iranienne. L’effet est particulièrement notable dans les couches les plus pauvres, qui ont largement contribué à alimenter la révolte."

Nous sommes réuni.es aujourd'hui pour :

Pour dénoncer la répression qui s’abat sur celles et ceux qui manifestent pacifiquement.
Pour dénoncer les violences policières, les arrestations arbitraires, les tortures et l’impunité de ceux qui les commettent.
Pour dénoncer les procès iniques et demander l'arrêt immédiat des exécutions des peines de mort, et la libération des manifestants et manifestantes emprisonné.es.
Pour soutenir les droits des femmes et la lutte du peuple d’Iran pour la liberté.
Soutenir ceux et celles qui souffrent et leurs ami.es et familles en Iran et ici en France, et à Angers.
Demander à la France d'accueillir dignement, celles et ceux qui sont victimes de ce régime et parviennent à venir dans notre pays des Droits de l'Homme.