La commission d'enquête parlementaire sur les migrations remet en cause la politique du gouvernement
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Alors qu’un collectif d’associations, dont la LDH, révèle une hausse du nombre d’expulsions policières en 2021, une commission d’enquête publie un rapport alarmant sur la gestion globale de l’immigration en France.
D’après l’AFP Restriction de l’octroi des visas, gestion « policière » de l’immigration, durcissement de l’accès des étrangers aux soins… Le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations n’épargne pas la politique du gouvernement. À l’issue de six mois d’auditions et de travail de terrain portés par la députée Sonia Krimi, issue de l’aile gauche de LREM, la commission a formulé trente recommandations pour « trouver des solutions pragmatiques et humaines » à l’immigration. Dépasser la gestion policière de l’immigrationLe gouvernement a durci les conditions d’accès aux soins pour les exilés en 2019 ? Il faut supprimer le délai de carence de trois mois pour que les demandeurs d’asile puissent bénéficier immédiatement de la Protection universelle maladie, recommande la commission. À Calais, où le gouvernement a dû dépêcher un médiateur fin octobre pour déminer une crise symbolisée par la grève de la faim de militants associatifs ? Il faut « mettre fin à la politique 3zéro point de fixation” », qui conduit à des démantèlements quasi-quotidiens de campements, selon le rapport. Un campement d’environ un millier de migrants à Grande-Synthe (Nord) a été démantelé lundi, sur fond de tension entre Paris et Londres autour de la question migratoire. Ce document, qui a peu de chances d’être repris par l’exécutif à cinq mois de la présidentielle, propose une réforme du pilotage de la question migratoire, qui doit selon la commission sortir du giron du ministère de l’Intérieur pour « dépasser la seule gestion policière de l’immigration ». Elle propose ainsi la création d’un haut-commissariat à l’immigration auprès du Premier ministre, qui aurait une portée interministérielle. “Orientation trop sécuritaire”La commission appelle aussi à « ne pas pénaliser les populations par une réduction drastique de la délivrance des visas » : fin septembre, le gouvernement a annoncé avoir réduit drastiquement le nombre de visas octroyés aux pays du Maghreb pour les contraindre à délivrer davantage de laissez-passer consulaires, indispensables pour expulser des étrangers en situation irrégulière. |