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Publié par Article d'Alternatives Economiques

Une étude de l’OFCE met en évidence le fait que les mesures fiscales et sociales prises par le gouvernement depuis le début du quinquennat ont pénalisé en priorité les français les plus pauvres.

Dans un article publié dans Alternatives Économiques Vincent Grimault reprend cette étude.

Le président qui punit les pauvres

Vincent Grimault 19/02/2020

Emmanuel Macron, le président des riches ? L’étiquette lui a rapidement été attribuée par l’opposition, puis a été globalement confirmée par plusieurs études, notamment celles de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et de l’Institut des politiques publiques (IPP). Ces deux centres de recherche analysent chaque année les effets des principales mesures socio-fiscales contenues dans les lois de finances. Dernière livraison en date, l’OFCE a publié en février son analyse pour le budget 2020. Les chercheurs en ont profité pour compiler les données des années précédentes et tirer le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron depuis son premier budget, en 2018.

Premier enseignement : le millésime 2020 n’est pas un budget calibré pour les très riches, mais plutôt pour les classes aisées. Les ménages les plus « gagnants » sont en effet compris entre les 13e et le 16e vingtiles1, c’est-à-dire les Français qui, sur l’échelle des revenus, sont compris entre les 65 % les plus modestes et les 20 % les plus riches. Ils profitent notamment de la baisse de l’impôt sur le revenu et, dans une moindre mesure, de celle de la taxe d’habitation ainsi que de la défiscalisation des heures supplémentaires. De quoi empocher entre 600 et 800 euros de plus par ménage. Le reste des classes moyennes et les très riches enregistrent eux aussi un gain de pouvoir d’achat, mais il est de moindre ampleur.

Les 10 % plus pauvres, grands perdants

Plutôt que « président des riches », Emmanuel Macron a cette année été « le président du travail ». Dans la continuité du budget 2019, voté dans un contexte de crise des gilets jaunes, le gouvernement a de nouveau lâché un peu de lest au profit de ceux qui ont un emploi, avec la montée en puissance de la prime d’activité et la baisse de certains impôts. De quoi rééquilibrer un peu (mais pas encore totalement) le budget 2018, tourné vers les très riches avec la réforme de la fiscalité du capital.

Mais tout le monde n’en a pas profité. Les 10 % de Français les plus pauvres sont en effet pénalisés par le budget 2020, entre réforme de l’assurance chômage (qui entrera pleinement en vigueur le mois prochain), la baisse des aides au logement et la hausse de la fiscalité sur le tabac. A ce titre, 2020 ne fait pas figure d’exception : les mesures sociales et fiscales mises en place depuis 2018 ont globalement été défavorables aux 10 % les plus pauvres, observe l’OFCE.

Autre catégorie pénalisée depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron : les retraités. Le Président ne s’est pas contenté de récompenser le travail, comme l’avaient fait Nicolas Sarkozy ou François Hollande avant lui. Il punit aussi ceux qui n’en ont pas, soit parce qu’ils n’en ont plus (les retraités), soit parce qu’ils ne travaillent pas assez aux yeux du gouvernement (les chômeurs et, globalement, les plus pauvres).

1. Vingtile de niveau de vie : « La population des ménages de France métropolitaine est classée selon leur niveau en vie en groupes représentant 5 % des ménages chacun. Le premier vingtile est le niveau de vie au-dessous duquel se situent 5 % des ménages français », et ainsi de suite, détaille l’OFCE.

 

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