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Droits des femmes: le Parlement européen condamne l’Arabie saoudite
Image diffusée sur les réseaux sociaux avec les visages des activistes détenus barré de la mention «traîtres».
Article de THOMAS CANTALOUBE publié par Médiapart le 31/05/2018.
En voici quelques extraits :
Alors que le royaume saoudien s’apprête à laisser les femmes conduire, il vient d’emprisonner une dizaine de défenseurs des droits humains et des femmes en particulier. Les députés européens ont voté une résolution pour dénoncer cette répression.
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Après avoir décidé d’autoriser la moitié féminine du pays à passer le permis de conduire et piloter un véhicule à compter du 24 juin 2018, ce qui était une marque d’ouverture est en train de devenir une sinistre injonction : « Conduis, mais tais-toi ! » À l’approche de la date décisive, alors que la communication est bien rodée,
La une de l'édition saoudienne de « Vogue » de juin 2018
les autorités ont néanmoins décidé d’emprisonner depuis plusieurs jours onze défenseurs des droits humains, sept femmes et quatre hommes, qui se sont fréquemment exprimés sur l’émancipation des femmes par le passé.
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« Les arrestations et la détention des militants signifient toujours la même chose : garantir que tous les changements sociétaux ne peuvent venir que du sommet et pas de la base et encore moins des activistes. Mais cette fois-ci, la publicité faite autour de ces détentions, en particulier les accusations de traîtrise, semble destinée à s’assurer le soutien de la population. Face aux ultrareligieux qui ont du mal à accepter des femmes au volant ou protégées du harcèlement, le gouvernement cherche à s’entourer du soutien populaire et à se présenter comme le garant d’une voie médiane entre les “féministes” et les religieux. »
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Le Parlement européen a réagi jeudi 31 mai avec une vigueur inhabituelle sur ce sujet. Il a voté à une très large majorité une résolution condamnant l’attitude de l’Arabie saoudite sur les droits des femmes. Même si ce type de résolution est fréquent et qu’il s’agit essentiellement d’un magistère de la parole, elle contient des éléments forts contre un pays qui a longtemps fait figure d’« intouchable » au Parlement européen (au même titre qu’Israël ou le Maroc).
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La situation des femmes en Arabie saoudite s’améliorera un chouïa au 24 juin, quand elles auront le droit de conduire, mais il reste encore du chemin pour que leurs droits soient pleinement reconnus. En attendant, Mohammed ben Salmane, tout réformateur qu’il prétende être, se retrouve dans la position du gardien de l’ordre antique.
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