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Publié par LDH49


A partir du 14 juin aux '400 coups' à Angers
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Ladji, âgé de vingt ans, est chauffeur de bus à Bamako. Il travaille dur pour survivre et permettre à sa sœur Aminata qui se prostitue, de s’en sortir. Alors, quand on lui refuse une promotion qu’il estime largement méritée, il décide de contacter Driss, un dealer, pour lequel il accepte de conduire une petite cargaison de cocaïne entre Conakry et Bamako. Avec deux compères, Ladji plonge dans l’univers du trafic de cocaïne.

Le réalisateur, franco-malien, est né et a grandi à Marseille ; ce film est son premier long-métrage. Déjà pour ses courts-métrages, il s’est projeté dans des histoires qui ont lieu en Afrique parce que, dit-il, il a envie « de creuser l’idée d’être africain » et d’aller au-delà des images de l’Afrique véhiculées par les médias.

Bien qu’il ait choisi la forme fictionnelle, il a donc réalisé un film très contextualisé, à la fois sur le plan historique, politique et sociéta. Il y traite de la corruption qui a gangrené les structures politiques, sociales, et économiques du Mali, l’Etat malien ayant dépassé la simple complicité pour être directement impliqué dans le trafic de cocaïne en provenance d’Amérique latine et à destination de l’Europe ; ce qui a provoqué l’effondrement de cet Etat en 2012. Car le trafic de drogue est la cause qui a eu le plus d’impact sur l’affaissement moral dont le pays ne se relève toujours pas et que le film décrit par le biais de l’évolution de Ladji, ce jeune homme pris dans un engrenage fatal dont il ne se remettra pas.

Le film, traité comme un thriller, nous entraîne dans la frénésie, l’énergie folle d’une ville, Bamako, écartelée entre modes de vie traditionnels et modernité ; le rythme, vif, colle à l’agitation urbaine pleine de vie et de jeunesse et aux pas d’un héros taiseux, dont le principal mode d’expression est l’action dans laquelle il s’enferre, comme malgré lui, car le regard qu’il porte sur la classe de parvenus, dont il est désormais l’un des membres, semble sans complaisance.

Le réalisateur porte ainsi, à travers son personnage, un regard sans concession sur cette bourgeoisie parvenue grâce à l’argent sale, qui ne pense qu’à copier l’Occident et méprise le petit peuple dont elle est issue. Le constat est terrible et nous concerne car, que nous le voulions ou non, l’Occident est partie prenante de cette situation qui sert certains intérêts alors même que ces trafics sont une des bases financières du développement du terrorisme, en l’espèce celui d’Aqmi.

Ce film peut donc permettre de débattre des causes d’une situation favorable au développement du péril terroriste à travers l’extension du crime organisé dont l’Occident est partie prenante.

 

Wùlu

France-Sénégal 2017

Durée : 1h35

Réalisation : Daouda Coulibaly

Distributeur : New Story

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