Pour la levée immédiate de l’état d’urgence
Depuis le 20 novembre 2015, suite aux terribles attentats qui nous ont tou.te.s tétanisé.e.s, l'état d'urgence est déclaré. Jamais la France n’aura été si longtemps sous ce régime d’exception. Depuis 1986, les lois accordant plus de pouvoirs aux forces de l’ordre, s’empilent, organisant une justice où l’espace de nos libertés se restreint, au prétexte de lutter contre le terrorisme. En novembre 2015, la loi de 1955 a été modifiée et des dispositions ont été prises pour donner encore plus de pouvoir à l’exécutif (police, services administratifs, services pénitentiaires) en réduisant le contrôle de la justice. Après 16 mois d’état d’urgence, son bilan sur l’action antiterroriste est dérisoire. La grande majorité des perquisitions et assignations à résidence avait été prononcée dans le premier mois après les attentats tandis qu'un très faible nombre a donné lieu à des poursuites qui auraient pu se dérouler sans ces pouvoirs nouveaux données aux forces de l'ordre. L’état d’urgence n’a pas permis d’empêcher d’autres attentats, en revanche les services qui ont pu déjouer des projets malveillants n’ont pas eu besoin de cet arsenal pour être efficaces.
Le bilan sur les libertés est catastrophique, si la plupart de nos concitoyens qui pensent n’avoir rien à se reprocher n’en voit comme seule contrainte que la présentation de leurs sacs ouverts à l’entrée de bâtiments publics, d’autres en vivent les conséquences plus durement. Ainsi, des militant.e.s écologistes ont été assignés à résidence en marge de la cop21, de multiples manifestations syndicales, citoyennes ou environnementales ont été interdites, les mouvements contre la loi travail ont été réprimés sous ce prétexte, des militant.e.s ont été perquisitionné.e.s ou assigné.e.s à résidence abusivement. Et nous n’oublions pas que ces mesures ciblent une partie des personnes vivant en France, en raison de leur religion supposée liée au terrorisme. Les mesures d’exception sont discriminatoires et cultivent un climat de suspicion.
Il nous paraît essentiel de rappeler que rien ne doit nous faire sortir de l’État de Droit et nous priver de nos libertés. L’état d’urgence entrave la démocratie sociale, l’exercice de la citoyenneté et le débat public.
Aussi nous, associations et organisations syndicales, citoyens et citoyennes du Maine Loire, nous nous sommes retrouvées pour interroger et informer les habitant.e.s de la région sur l’état d’urgence.
Nous proposons diverses formes de débats et d’échanges pour aller au-delà de nos peurs et nous questionner sur nos libertés, la solidarité, l’accueil et la fraternité :
- Samedi 1er avril14h-16h, Place du Pilori
PORTEUR DE PAROLES Débattons dans l’espace public. - Lundi 24 avril 20h15, Les 400 coups :
CINÉ « CITIZENFOUR » : Snowden contre la surveillance généralisée. - Jeudi 18 mai 19h00, (lieu à définir) :
PAYE TON état D’URGENCE : Partageons nos vécus et nos luttes pour nos droits. - Mardi 23 mai 20h00, Centre Tati, Belle-Beille :
FORUM POLITIQUE : Débat à l’occasion des élections législatives - Dimanche 25 juin 12h30, Parc Balzac Pique-nique l’état d’urgence :
Venez avec un repas, poèmes, jeux... à partager - Samedi 15 juillet:
L’état d’urgence s’arrête : ce n’est qu’une première victoire !
Des actions initiées par un collectif d’organisations (Attac, LDH, 4ACG, AFPS,...) et de citoyen.ne.s.