La SOLIDARITÉ sera-t-elle jugée comme un DÉLIT à Nice ?
C'est ce jeudi après midi 4 janvier que Cédric Herrou va être jugé au tribunal de Nice pour avoir aidé des migrants venus d'Italie. [Voir notre article précédent du 20/11/16: Pétition de solidarité avec les citoyens qui sont solidaires des réfugiés ]
Alors que la fermeture de la frontière italienne vient de tuer un jeune migrant pour la cinquième fois en quelques mois, toute l'énergie des différentes autorités, tant nationales que locales, est tournée vers le renvoi de tous les exilés-migrants-réfugiés en Italie.
Tout comme son prédécesseur, le préfet représentant du gouvernement dans le 06, joint ses efforts à ceux du président du Conseil général, pour empêcher l'ouverture de toute structure qui pourrait venir en aide aux migrants qui viennent à se trouver dans la vallée de la Roya. Alors que les températures tombent toutes les nuits largement en dessous de zéro, le Préfet refuse aussi de prendre les mesures prévues par le "Plan grand froid". Avec Éric Ciotti, il fait aussi pression sur les Maires de la vallée. Ainsi le Maire de Breil-sur-Roya a dû retirer au tout dernier moment une délibération qui mettait en place une structure pour soigner les migrants à la demande de deux médecins et cinq infirmières de la Roya, membres de "Médecin du monde", qui voyant "l’arrivée de l’hiver" voulaient "tenter d’éviter de nouveaux drames", car les exilés sont souvent épuisés, blessés, ou malades en arrivant dans la vallée.
Pour parfaire cette politique, tous les pouvoirs semblent déterminés à faire condamner quelques unes des personnes qui osent laisser parler leur cœur et rester fidèle à eux-même en aidant les migrants en situation de faiblesse, sans tenir compte du fait qu'ils sont éventuellement sans-papiers. Déjà, Claire a été condamnée à 1500 €uros d'amende. Le Procureur de Nice a demandé 6 mois de prison avec sursis à l'encontre de Pierre-Alain Mannoni, pour des faits similaires et la décision du TGI devrait être rendue le 6 janvier. D'ici à avril, ce sont 7 autres personnes ayant pour seul tort d'avoir aidé leurs semblables qui seront jugés à Nice. Le premier d'entre-eux est Cédric Herrou qui sera jugé ce 4 janvier. Il a été arrêté, puis déferré devant le tribunal, car alors qu'il hébergeait 55 migrants sur son exploitation agricole, il a ouvert avec de nombreux autres habitants de la vallée de la Roya un centre d'hébergement dans un bâtiment inutilisé depuis plusieurs années, sans l'autorisation préalable du propriétaire, en l'occurrence la SNCF. Avant cette action, les différentes autorités avaient été prévenues de la situation déplorable que vivaient des dizaines de migrants dans la vallée, mais toutes ces autorités ont fait la sourde oreille et aucune n'a mené la moindre action pour remplir leurs obligations légales à l'égard de jeunes hommes et femmes en situation de détresse. Outre ce fait, il lui est reproché d'avoir transporté des migrants à plusieurs reprises dans son véhicule qui a d'ailleurs été saisi.
LA SOLIDARITÉ N'EST PAS UN DÉLIT !
Une forte mobilisation a lieu aujourd'hui même à Nice. à l'appel d'un comité de soutien
Après Claire et Pierre-Alain, Cédric ! Près de dix bénévoles ont été ou seront poursuivis devant les tribunaux pour avoir secouru, protégé ou aidé des réfugiés y compris des mineurs, venant de la frontière italienne. Ces bénévoles se sont pourtant substitués au gouvernement et au Département des Alpes-Maritimes, aveugles ou défaillants face à leur devoir de solidarité et à leurs responsabilités vis à vis de réfugiés qui ont des droits et ont de surcroît affronté de dures épreuves avant d’arriver à la frontière italienne. L’Unicef, dans un communiqué du 13 décembre 2016, vient de dénoncer vigoureusement cette situation et rappelle les pouvoirs publics au respect de la loi et des conventions internationales. Le préfet, qui se contente de refouler les réfugiés, parfois au mépris de nos lois, s’en prend aux bénévoles qu’il interpelle, garde à vue, voire traduit en justice ; bénévoles qui ne font, devant l’inaction coupable des pouvoirs publics, qu’obéir à la loi, sauf à refuser de porter assistance à personne en danger. |
Informations complémentaires :
France-Inter: Le message politique est : attention aux citoyens qui pourraient venir en aide
Médiapart : Non Monsieur Ciotti, votre département n’est pas uniquement ségrégationniste