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Publié par LDH49

Ce samedi 13 janvier, nous étions près de 400 dans les rues d’Angers pour demander un arrêt du massacre, devenu un génocide. Nous condamnons tous les terrorismes qu’ils soient le fait du Hamas ou de l’État palestinien, mais il est de notre devoir d’êtres humains de dénoncer la guerre menée par l’armée israélienne contre tout un peuple pour le massacrer.

Nous invitons chacun à nous rejoindre chaque samedi.

 

Celui qui s’en prend aux médecins nie l’humanité

300 médecins et travailleurs de la santé tués

Celui qui s’en prend aux journalistes a peur de la vérité

100 journalistes tués

Celui qui s’en prend aux enfants ne mérite pas de nom

23000 morts dont 70% de femmes et d’enfants

 

Même la culture est une cible. Lors de notre dernière manifestation, nous avons écouté un poème de Refaat Alareer. Il était Professeur de littérature anglaise, poète et fondateur de l’association « Nous ne sommes pas des chiffres » qui réunissait des écrivains du monde entier et des jeunes de Gaza pour « raconter les histoires qui se cachent derrière les données chiffrées sur les Palestiniens qui figurent dans les journaux ».

Le 6 décembre, il a été assassiné par l’armée israélienne dans une frappe chirurgicale qui visait directement sa famille.

Quelques jours avant son assassinat, Refaat Alareer avait écrit des poèmes, traduits dans des dizaines de langues, du japonais au swahili, et partagés par des internautes partout dans le monde. En voici deux qui parlent mieux que des discours : 

« Si je dois mourir, tu dois vivre » : par Refaat Alareer. 

« Si je dois mourir, 

Il faut que tu vives, 

Pour raconter mon histoire,

Pour vendre mes affaires, 

Acheter un bout de tissu,

Et quelques ficelles. 

(Fais-le blanc et qu’il ait une longue traîne !) 

Qu’ainsi un enfant, quelque part dans Gaza, 

Tandis qu’il lèvera les yeux par-dessus le ciel,

Attendant son père parti dans un éclat, 

— Et il n’a dit adieu à personne, 

Pas même à sa chair, 

Pas même à lui-même — 

Puisse voir le cerf-volant, 

Mon cerf-volant que tu auras fait, 

Dans la hauteur au-dessus de sa tête, 

Qu’il pense un instant qu’un ange est là, 

Venu lui rapporter l’amour.

Si je dois mourir,

Qu’il en naisse de l’espoir,

Qu’il en reste une histoire ».

« Je suis toi » : un poème de Gaza à Israël  par Refaat Alareer. 

Deux étapes : une, deux.
Regarde dans le miroir:
L’horreur, l’horreur !
La crosse de ton M-16 sur ma pommette
La tache jaune qu’il a laissée
La cicatrice en forme de balle s’agrandit
Comme une croix gammée,
Serpentant sur mon visage,
Le chagrin s’écoule
De mes yeux dégouline
De mes narines percées
Mes oreilles inondent
L’endroit.
Comme ça t’a fait
il y a 70 ans
Environ.

Je suis juste toi.
Je suis ton passé obsédant
Votre présent et votre avenir.
Je m’efforce comme vous l’avez fait.
Je me bats comme toi.
Je résiste comme tu as résisté
Et pendant un instant,
Je prends ta ténacité
Comme modèle,
Tu ne tenais pas
Le canon du pistolet
Entre mes yeux
Sanglants.

Un. Deux.
Le même pistolet
La même balle
Qui avait tué ta mère
Qui a tué ton père
Est en train d’être utilisé,
Contre moi,
Par toi.

Marquez cette balle et marquez-la dans votre arme
Si vous la sentez, elle contient votre sang et le mien.

Elle a mon présent et votre passé.
Elle a mon présent,
Elle a votre avenir.
C’est pourquoi nous sommes jumeaux,
Même parcours de vie
Même arme
Même souffrance
Mêmes expressions dessinées
Sur le visage du tueur,
Tout est pareil
Sauf que dans ton cas
La victime a régressé devenant
L’agresseur.
Je vous le dis.
Je suis toi.
Sauf que je ne suis pas le toi de maintenant.

Je ne vous hais pas.
Je veux t’aider à arrêter de haïr
Et de me tuer.
Je vous le dis :
Le bruit de ta mitrailleuse
Vous rend sourd
L’odeur de la poudre
Domine celle de mon sang.
Les étincelles défigurent
Les expressions de mon visage.
Voudriez-vous arrêter de tirer ?
Pour un moment ?
Voudriez-vous ?

Tout ce que vous avez à faire
Est de fermer les yeux
(Regarder ces jours
Aveugle nos cœurs.)
Fermez bien les yeux
Pour que vous puissiez voir
Dans votre esprit.
Puis, regardez-vous dans le miroir.
Un. Deux.
Je suis vous.
Je suis ton passé.
Et en me tuant,
Vous vous tuez.

Traduction Sasha Verlei

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