Deux ans après, agir en soutien du peuple birman
Communiqué et conférence interassociative le mercredi 1er février de 9h45 à 12h à l’Hôtel de ville de Paris
Deux ans après le coup d’Etat militaire, 9 organisations de la société civile française et internationale – ACAT-France, Amnesty International France, CCFD-Terre Solidaire, Doh Atu Ensemble pour le Myanmar, FIDH, Free Rohingya Coalition, Info Birmanie, LDH, Reporters sans frontières – appellent la communauté internationale à agir de toute urgence en soutien du peuple birman. Le 1er février, notre conférence inter-associative à l’Hôtel de Ville de Paris ouvrira la discussion sur une série d’actions concrètes pour faire cesser la barbarie. Des témoignages d’exilés birmans recueillis à la frontière thaïlandaise seront par ailleurs projetés en avant-première.
L’attention médiatique et politique apportée, à juste titre, à la guerre en Ukraine et au soulèvement populaire en Iran ne doit pas occulter la gravité de la situation en Birmanie. La France, l’Union européenne, et la communauté internationale dans son ensemble, ont la responsabilité d’agir concrètement en soutien des valeurs démocratiques et des demandes de justice portées par le peuple birman.
Depuis le 1er février 2021, le mouvement de résistance à la dictature ne montre aucun signe d’essoufflement. Mais les Birmanes et les Birmans, qui gardent l’espoir de voir leur pays libéré du joug des militaires, paient un lourd tribut pour leurs aspirations démocratiques. Les chiffres de la répression sont terribles : plus de 2 700 personnes tuées, 17 000 civils arrêtés, 13 000 prisonniers politiques, 142 condamnations à mort[1] selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Il faut ajouter à ces chiffres plus de 65 000 habitations brûlées dans le cadre d’une politique consistant à détruire des villages entiers et près de 1,7 million de déplacés internes depuis le coup d’Etat. La junte est de nouveau mise en cause pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Comme souvent en pareil cas, elle cherche à contrôler de près toute forme d’information sur ses crimes : avec plus de 70 journalistes derrière les barreaux, la Birmanie est le pays du monde qui emprisonne le plus les professionnels des médias.
Face au courage du peuple birman et au chaos engendré par le coup d’Etat militaire, la réponse apportée par la communauté internationale est dramatiquement insuffisante. Nous restons préoccupés par l’urgence à agir, dans un contexte où la junte annonce la tenue de pseudo-élections courant 2023 en vue de légitimer son pouvoir dictatorial, contesté par toute la population. Pour agir en soutien du peuple birman, donnons-nous rendez-vous à 9h45, le 1er février, à l’Hôtel de ville de Paris.
Signataires : ACAT-France, Amnesty International France, CCFD-Terre Solidaire, Doh Atu Ensemble pour le Myanmar, FIDH, Free Rohingya Coalition, Info Birmanie, LDH, Reporters sans frontières
[1] Le 25 juillet, la junte a procédé à la pendaison de quatre prisonniers politiques condamnés à mort. Selon des chiffres de l’ONU, au moins 84 prisonniers politiques étaient toujours dans les couloirs de la mort en octobre 2022.