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Publié par communiqué d'ATD Quart Monde

 

Depuis lundi 11 octobre, Anaïs Vogel, Ludovic Holbein et Philippe Demeestère ont entamé une grève de la faim, à Calais (Pas-de-Calais). Installés dans une église du centre ville, ils dénoncent les expulsions de campement, les confiscations de biens et l'absence de dialogue de la part de l'État.

ATD Quart Monde publie le communiqué ci-dessous pour les soutenir et dénoncer les « conditions de survie déplorables des migrants » et le « harcèlement » dont sont victimes les exilés.

« Stop aux expulsions pendant la trêve hivernale, stop au racket des affaires des exilés, ouverture du dialogue entre les autorités et les associations non-mandatées ». Les trois revendications affichées dans une église du centre ville sont claires.

Cette courageuse grève de la faim est une illustration d’une situation qui continue à se dégrader à Calais et ailleurs. Il y a une semaine nous dénoncions dans une tribune sur le site Libération la politique du bulldozer qui sévit à l’égard des familles vivant dans les bidonvilles, et autres terrains où lieux de vie informels où elles se réfugient faute de logement.

Combien de tribunes, de grèves de la faim et autres actions coup de poing faudra-t-il pour que l’on remette la dignité et le respect des droits au centre de nos politiques publiques concernant les exilés ? Notre pays est signataire de nombreux textes internationaux engageant notre responsabilité collective à l’égard de celles et ceux qui fuient la misère et les violations des droits humains dans leur pays. Nos textes nationaux, socles de notre démocratie, nous engagent également à un respect des droits humains et de la dignité de tous et toutes. Au-delà des textes, il y a la considération que notre société doit avoir pour ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ne demandent qu’à vivre en paix.

Est-ce la paix que nous leur apportons quand leurs tentes sont lacérées ? Est-ce la paix quand on leur confisque leurs biens ? Est-ce la paix quand les expulsions deviennent routinières ? Est-ce la paix quand on cherche à invisibiliser toutes ces personnes ?

Nous ne comprenons que trop bien l’indignation que portent Anaïs, Ludovic, Philippe et toutes celles et ceux qui les soutiennent. A la veille de la Journée mondiale du refus de misère qui a un sens tout particulier à nos yeux, on ne peut que saluer l’engagement et la détermination des citoyens qui refusent que l’indignité s’installe dans notre pays.

Marie-Aleth Grard, présidente d'ATD Quart Monde

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