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Publié par la rédaction de !Basta

Katherine Johnson est décédée le 24 février. Sa carrière et son engagement ont été magistralement racontés dans le film « Hidden Figures : Les Figures de l’ombre, qui raconte le parcours de ces scientifiques afro-américaines qui se sont soutenues. Katherine Johnson , Dorothy Vaughan et Mary Jackson ont fait tomber les barrières de race et de genre. [voir la bande annonce en fin d’article]

Le média du web !Basta lui consacre un article que voici

 

Mathématicienne et ingénieure pour la Nasa, Katherine Johnson a assuré le calcul des trajectoires des missions Mercury et Apollo, défendu la cause des femmes et des minorités. Elle s’est éteinte le 24 février. 

« C’était une héroïne de l’Amérique, une pionnière dont l’héritage ne sera jamais oublié » a écrit James Bridenstine, le patron de  l’agence spatiale américaine dans l’immense hommage que la Nasa a rendu à Katherine Johnson, morte le 24 février 2020 à l’âge de 101 ans.  Une page lui a été entièrement dédiée sur le site de la Nasa et de nombreux messages l’ont complétée.

Elle était une des rares femmes scientifiques à être (un peu) connue du grand public. Il avait fallu, pour qu’elle sorte de l’ombre, plusieurs démarches volontaristes. D’abord, en 2015,  lorsque le président Barack Obama lui a décerné, la « médaille présidentielle de la Liberté », l’une des plus hautes distinctions civiles des Etats-Unis. Elle fut aussi le principal personnage du film Hidden Figures (Les Figures de l’ombre). sorti en 2016 et adapté du livre de Margot Lee Shetterly, qui racontait l’apport invisible des femmes noires dans la conquête américaine de l’espace. En revanche, elle aurait refusé de faire partie des figurines  « Femmes de la NASA » créées par Légo pour renforcer la visibilité des femmes scientifiques chez les jeunes enfants. (voir : Les “Femmes de la NASA” de LEGO au grand jour)

Son œuvre a été immense pour permettre aux Etats-Unis de conquérir la lune. Katherine Johnson est entrée par la petite porte à la Nasa en 1953 avec une licence de mathématiques obtenue à 18 ans seulement après une scolarité fulgurante et un début de carrière dans l’enseignement. Son premier rôle à l’agence spatiale : contrôler le travail de ses supérieurs à l’aide de calculs. En 1953, la ségrégation raciale était en vigueur aux Etats-Unis, et Katherine Johnson, comme ses collègues afro-américaines était affectée à un poste de « colored computer » (« ordinateur de couleur ») à l’écart des collègues blancs. Il a fallu attendre 1958 pour que son équipe intègre l’équipe du premier programme de vol spatial habité des Etats-Unis. La scientifique a alors participé aux  analyses de trajectoire de lancement de la mission Mercury-Redstone 3 (Freedom 7) qui ont permis le vol d’Alan Shepard, premier Américain à se rendre dans l’espace.

En 1960, elle rédige un document au sujet de la récupération des satellites co-écrit avec l’ingénieur Ted Skopinski. C’est la première fois qu’une femme est créditée comme auteure d’un rapport de recherche. 26 rapports de recherche se succéderont durant le reste de sa carrière.  Ce premier rapport écrit, en équations, la trajectoire d’un vol spatial orbital jusqu’à l’atterrissage du vaisseau spatial. Ce texte a servi de référence lors des vols historiques d’Alan Sheppard en 1961 et de John Glenn en 1962.  En 1969, le premier homme marchait sur la Lune et dans son ombre, sur Terre, l’ingénieure de la Nasa avait assuré le bon déroulement de la mission grâce à ses calculs permettant de synchroniser le module lunaire (qui s’est posé sur la Lune) avec le mode de commande et de service Apollo (le véhicule qui a transporté les astronautes).

 

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