Au Soudan l’armée sera-t-elle du côté des manifestants ou du dictateur ?

La révolte du pain entamée depuis plusieurs mois est devenue une puissante contestation populaire du régime dictatorial d’Omar Al Bachir.
Des dizaines de personnes ont été tuées et des milliers d'autres ont été arrêtées, lors de manifestations qui ont commencé après la flambée des prix du pain, multiplié par trois par le gouvernement le 19 décembre. Au premier plan de ces manifestations de nombreuses jeunes femmes qui luttent pour créer une nouvelle société.
Malgré la répression, la contestation contre le régime ne faiblit pas. Des milliers de manifestants, rassemblés depuis le 6 avril devant le quartier général de l’armée à Khartoum, demandent à l’institution militaire de choisir son camp entre le peuple et le régime dictatorial en place depuis trois décennies.
“L’armée soudanaise s’est opposée à des éléments des forces de l’ordre qui tentaient d’utiliser la violence pour disperser les milliers de manifestants rassemblés devant le quartier général de l’armée”, rapporte ce lundi 8 avril Sudan Tribune. Le site affirme avoir reçu plusieurs témoignages et des vidéos réalisées par des militants confirmant que “l’armée a tiré sur les forces des services de renseignements et de sécurité (NISS) quand elles sont arrivées dans cette zone”.
L’armée va-t-elle basculer en faveur des protestataires qui réclament la démission du président Omar Al-Bachir, 75 ans, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État en 1989 ? “Les derniers développements confirment les informations selon lesquelles des officiers et des membres de l’armée ne sont pas d’accord avec la décision de leurs dirigeants de soutenir le président Al-Bachir”, constate Sudan Tribune.
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