La France ferme les yeux sur la répression sanglante qui mine tout espoir de résistance en Égypte. En donnant le feu vert à au moins 8 entreprises françaises pour exporter armes et de matériel de surveillance, la France donne les moyens à l’Égypte d’étouffer la population sous une architecture de surveillance qui ne laisse place à aucune voix divergente...
Depuis le coup d’état militaire de juillet 2013 orchestré par Abdel Fattah Al Sissi, l’Égypte est en proie à une répression implacable.
Le bilan est accablant :
- plus de 1 000 morts pour la seule dispersion du sit-in de Rabaa Al Adawiya, le 14 août 2013 au Caire
- au moins 60 000 prisonniers politiques depuis 2013
- 2 811 cas de disparitions forcées entre 2013 et 2016...
Sans condamner le régime d’Al Sissi et en lui fournissant les moyens servant à la répression, la France piétine ses engagements internationaux. Malgré les résolutions adoptées par l’Union Européenne, la France a fait le choix d’en faire fi et de préférer les contrats d’armement au respect des droits humains.
Entre 2010 et 2016, les livraisons d’armes françaises vers l’Égypte passent de 39,6 millions à 1,3 milliards d’euros.
Alors aujourd'hui, nous demandons un renforcement démocratique et transparent du contrôle des ventes d’armes de la France : la création d'une commission d’enquête parlementaire pour s'assurer que les armes françaises ne soient pas utilisées contre les civils.