Lettre des habitants du Chêne Vert à M Gillet
Menacés d’expulsion de leur squat, sans relogement prévu à ce jour, des habitant.e.s du Chêne Vert étaient au Conseil Départemental pour déposer un courrier à l'attention de Christian Gillet ce vendredi 30 juin
Vous pouvez lire leur courrier ci-dessous.
M. Christian GILLET A Angers le 27 juin 2017 M. Christian GILLET, Nous, habitantes et habitants du Bâtiment L3 au 3 rue du Chêne Vert à Saint Barthélemy d’Anjou venons par ce courrier vous demander de ne pas nous faire expulser. Nous, adultes, travaillons pour la plupart depuis plusieurs mois : Asperges, échalotes et bientôt les maïs. Dès que nous avons une opportunité de travail, nous la saisissons. Les adultes qui travaillent sont affiliés à la MSA. Nos enfants sont tous scolarisés à l’école Fratellini et au collège Chevreul. Les grandes vacances arrivent mais nous voulons qu’ils fassent leur rentrée des classes en septembre comme les autres enfants. Nous sommes une soixantaine de personnes. Parmi nous, il y a une vingtaine d’enfants dont un bébé de onze mois, et quatre femmes enceintes dont une accouchera très prochainement. Certaines personnes qui vivent au Chêne Vert sont en France depuis 2008. Vivre au Chêne Vert nous permet de travailler tout en scolarisant nos enfants, d’être plus en sécurité et d’être propres. Être propres, c’est important pour notre dignité à tous et cela nous permet aussi d’être présentables pour chercher du travail. Les logements que nous occupons et qui étaient encore habités il y a un an par des pompiers de la caserne du Chêne Vert sont salubres et il y a de l’eau et de l’électricité. Lors de la rencontre avec M. CECCALDI le 12 avril 2017, Mme Elena-Florentina BUZDUGAN, habitante du Chêne Vert, avait expliqué en notre nom que nous étions prêts à participer au paiement de l’eau et de l’électricité. Cette proposition tient toujours. Nous ne voulons pas être vus comme des profiteurs mais comme des personnes qui veulent se stabiliser. Des collectifs et associations nous aident dans nos démarches comme la scolarisation, Pôle Emploi, déclarations d’impôts ou nos recherches de logements. Plusieurs familles ont d’ailleurs déposé des demandes de logements HLM en juin 2016. Sans réponses positives, elles sont en cours de renouvellement de ces demandes. Au Chêne Vert, nos enfants font des activités. Il y a eu une fête de Noël, des élèves éducateurs spécialisés et moniteurs éducateurs sont venus pour une activité théâtre le 8 février 2017, un conteur est venu le 14 juin 2017, il y a régulièrement depuis octobre 2016 des animations et des projections de films pour les familles. Nous voulons nous en sortir et rester à Angers. Notre expulsion de ce lieu entraînerait inévitablement des conséquences comme la perte de nos emplois, l’impossibilité de scolariser nos enfants correctement et l’insécurité de la rue. Comment travailler et aller à l’école quand on vit sous un pont ? Nous l’avons vécu durant plusieurs années à Angers et nous ne voulons pas que cela recommence. M. Christian GILLET, nous vous demandons de nous laisser le temps de nous stabiliser, ne demandez pas notre expulsion tant que nous n’avons pas de logements pérennes ou à minima et en attendant, des logements transitoires dignes et adaptés pour nos familles. Les collectifs qui nous soutiennent ont déjà fait des propositions à ce sujet. Nous souhaiterions vous rencontrer pour discuter de cette situation. Nous voulons croire en votre compréhension et attendons votre réponse avec espoir. M. Misu LUDICA et Mme Elena-Florentina BUZDUGAN Avec le soutien de : |