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Publié par LDH49

A Angers, on jette des familles entières à la rue

La catastrophe était annoncée par M Gillet, président du conseil départemental, et Mme Abollivier, préfète de Maine et Loire. Elle a bien eu lieu. Ils ont, en connaissance de cause, décidé de renvoyer à la rue des familles entières, dont une femme enceinte de 7 mois. Mme la préfète estime qu’ils vivaient « dans des conditions de salubrité et de sécurité indignes » et "a souhaité mettre un terme à ces situations illégales et dangereuses".

On se demande bien en quoi mettre à la rue des familles est-il plus salubre et plus sécurisé que les squats dans lesquels ils vivaient ?

On rappellera à Mme la préfète qu’il existe d’autres moyens que la mise à la rue. Elle a la possibilité de réquisitionner des logements vacants comme lui autorise la loi du 29/07/1998. Nous l’invitons à lire ce document qui lui donnera les éléments.

Le témoignage des ‘veilleurs de Rouchy’

Une cinquantaine de personnes sont déjà présentes dans la rue du docteur Bonhomme quand nous arrivons à 19h 15. Nous n’avons pas le temps de saluer chacun et chacune comme nous le faisons habituellement. Vite, on s’installe, on sort les salades, le pain, les boissons et une centaine de sandwichs préparés à l’avance. Tout va disparaître dans la soirée. Les habitants des squats qui ont été expulsés aujourd’hui nous rejoignent avec des personnes qui les soutiennent et qui ont apporté aussi des fruits et autres denrées…

Nous savons qu’il n’y aura pas de place pour tout ce monde ; et pourtant, il y a des familles, des femmes enceintes, des enfants en bas âge. Les accompagnateurs proposent d’aller aux urgences pédiatriques mais les familles préfèrent s’installer sur l’herbe et monter des tentes (achetées dans l’après-midi) dans un terrain près de l’abri de Rouchy où il y a ni eau, ni toilettes : c’est ce qu’appelle sans doute la salubrité et la sécurité la représentante de l’état.

Une femme  expulsée appelle le 115 et réussit à obtenir des places pour elle et ses 4 enfants. Ce seront les dernières côté famille. Pas de solution pour une autre famille avec 7 enfants, la maman enceinte de 7 mois. Nous téléphonons au 115, demandons d’appeler le cadre d’astreinte ou la DDCS. L’écoutant est désolé, il dit que c’est déjà fait et que la réponse obtenue est négative. Nous pensons emmener aux urgences la maman très fatiguée, mais elle préfère rejoindre les autres au campement.

Deux couples expulsés seront hébergés pour une nuit par des particuliers et comme chaque soir quelques sans abris ont pu trouver un lit pour une nuit chez nos 'jokers' (On appelle ainsi des personnes qui nous proposent ponctuellement un hébergement pour une nuit sur l'agglo d'Angers)

Pour ceux qui voudraient proposer un hébergement, c'est ici : SOSmigrants49

 

A Angers, on jette des familles entières à la rue
A Angers, on jette des familles entières à la rue
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