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Publié par LDH49

Violence en réunion et incitation à la haine raciale : Ouest-France rend compte de l’audience au tribunal de ce mercredi 5 avril dans son édition ‘Pays de Loire / Maine et Loire’ du 07/04/17

Âgés de 19 et 39 ans, les deux hommes comparaissaient pour violences en réunion et incitation à la haine raciale. Le jugement a été mis en délibéré.

Dénégations farouches d’un côté. Souvenirs évanescents sur fond de maladie mentale de l’autre. Les deux hommes de 19 et 39 ans comparaissaient, mercredi, pour violences en réunion et incitation à la haine raciale lors d’un déferlement dans le centre ville d’Angers, la nuit du 21 au 22 octobre. Ivres, ils faisaient, cette nuit-là, partie d’un groupe d’une quinzaine de personnes. « À morts les Arabes, à mort les Noirs », scandait un de ses membres. Est-ce le plus jeune des prévenus, François-Aubert Gannat, par ailleurs fils de Pascal Gannat, chef de file du FN à la Région ? L’enquête préliminaire, ouverte par le parquet d’Angers, l’établit. Comme son voisin à la barre, il a été identifié par des témoins dans ce que le second appelle « le troupeau ».

Ambiance de haine

Du coup de poing devant le bar le Falstaff, bar de la rue Bressigny, où il est vu tenant la tête d’un Maghrébin sous le bras, aux interpellations mouvementées rue Lenepveu, près de la place du Ralliement, où une nouvelle bagarre a éclaté. Entre-temps, ces membres de la jeunesse dorée ont fondu sur les personnes de couleur pour les rouer de coups. « C’est la chasse à l’Arabe, c’est la chasse au nègre », gronde Me Jean-Pierre Bougnoux, avocat de la Ligue des Droits de l’homme. Ils ont proféré des insultes racistes et antisémites, entonné des chants nazis. « On baigne dans une ambiance où la haine de l’autre, le fait de chercher des ennemis à tout prix, a réuni un groupe qui tourne en ville », constate Céline Maigné, procureure. Qui a fait quoi ? C’est tout le problème. Après un démarrage poussif, l’enquête minutieuse s’est ensuite appliquée à attribuer chacun des faits à son auteur. Pas évident. « Personne n’a assumé », observe la représentante du ministère public. Elle pointe ce cortège que la vidéosurveillance n’a pas permis d’identifier. Pas plus que certaines victimes. Dont un SDF en situation irrégulière, qui s’est volatilisé à l’issue de son hospitalisation. « Est-ce que vous avez lancé un appel à témoins ? » interroge M Fabrice Delinde, qui défend le plus jeune prévenu. Il aurait dû lire la presse locale. Quand un témoin prénommé Urbain arrive à la barre, le parquet s’étonne. Il était l’un des protagonistes recherchés. « On aurait aimé vous voir, mais plus tôt, en garde à vue », persifle Céline Maigné.

« Racisme anti-blanc »

Les prévenus s’évertuent à cacher leur engagement politique. « Appartenez-vous à l’extrême droite ou à la mouvance identitaire ? » leur demande tour à tour le président Arnaud Baron. Réponses négatives. Pourtant, François-Aubert Gannat, qui reconnaît avoir donné des cours de boxe et avoir servi des marrons aux démunis, a bien été photograephié lors d’une opération « Défends ton église », organisée par Génération identitaire. Quant au plus âgé, ancien directeur de la communication de la mairie de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), il a dénoncé, sur les sites d’extrême droite Fdesouche, Lagrif et Riposte laïque, le « racisme anti-blanc » subi lors d’une agression dont il a été victime, à Perpignan. Restent les violences sur les policiers. Un coup de poing dans la tempe d’un agent de la brigade anticriminalité pour le benjamin des prévenus, une tentative d’étranglement d’un autre fonctionnaire dans la geôle de garde à vue pour l’aîné… Cette fois, impossible de se dérober. Même si le trentenaire invoque un besoin de médicaments pour traiter son trouble bipolaire. La procureure a requis 175 heures de travail d’intérêt général pour le plus jeune des prévenus ; dix mois de prison avec sursis pour l’autre. Délibéré le 3 mai.

Josué JEAN-BART

 

Article du Courrier de l'Ouest du 10/04/17 : La sale nuit des identitaires
Articles de la presse nationale : Libération et le Monde
Article précédent d'Ouest-France: Les violences racistes arrivent devant la justice

 

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