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Presse quotidienne nationale et régionale : pluralité et investigation

A l’occasion de l’Assemblée générale de la section LDH49 du 4 juin dernier, un débat s’est engagé sur la pluralité de la presse, tant angevine que nationale, soulignant notamment les difficultés qui sont rencontrées à la fois dans l’exercice du métier de journaliste au sein des rédactions, que dans la priorisation, les choix, voire les filtrages observés dans les sujets traités.
Au delà de la crise qui touche la presse quotidienne en concurrence directe avec le support internet, il apparait essentiel pour la LDH49 de maintenir une presse écrite, nationale et locale, présentant une expression large de l’échiquier politique afin de garantir une pluralité de l’information. Et d’inciter aussi à la publication d’articles d’investigation, y compris au niveau de la presse quotidienne régionale.
Cette semaine, Angers accueille pendant trois jours le congrès mondial de la Fédération internationale des journalistes, ce dont nous nous réjouissons, et reproduisons l’interview de son président Anthony Bellanger, ancien journaliste angevin, publiée par le Courrier de l’Ouest dans son édition du 7 juin 2016.

« Les journalistes sont des cibles »

 

Ancien journaliste au Courrier de l'Ouest, Anthony Bellanger est le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui organise son congrès pour la première fois à Angers. C'est jusqu'à vendredi au Centre de congrès.

1 Un congrès mondial des journalistes dans une ville moyenne, faut-il y voir un symbole ?
« La Fédération ne va pas que dans les capitales, elle va partout dans le monde. Elle défend 600 000 journalistes sur tous les continents. Le fait que j'ai sévi plusieurs années dans la région a évidemment pesé dans ce choix. Et puis il y aura ce moment fort, mercredi à partir de 18 h 30, avec la marche blanche de 300 congressistes et le dévoilement d'une plaque à la biblio- thèque Toussaint en l'honneur de Camille Lepage ».

2 Que représente sa disparition ?
« Des Camille qui sont exécutées, il y a en deux par semaine dans le monde. Encore dimanche, deux confrères, un Américain et une Somalienne, sont tombés. C'est pour elle et pour tous les autres que les journalistes vont défiler dans le silence, une rose à la main, en y associant évidemment tous les gens qui le souhaitent. Ceux qu'on tue ne travaillent pas pour Le Monde ou The Guardian. Ce sont souvent des journalistes locaux qui font juste leur travail ».

3 La France est-elle épargnée ?
« Nous avons dénoncé les violences policières qui se sont déroulées à Rennes lors des manifestations. Je n'avais jamais vu ça. Les journalistes sont devenus des cibles. Le gouvernement français devra s'expliquer sur ces dérives auprès du Conseil de l'Europe. C'est à ce titre que j'ai été reçu par Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur (hier place Beauvau, ndlr). Depuis deux ou trois ans, on voit des confrères porter des casques pour se protéger sur certains reportages. On n'est quand même pas des militaires ! L'ambiance dans le pays est devenue délétère. Des délégués arrivent cette semaine de Somalie, des Philippines, du Népal, d'Inde d'Afghanistan ou du Nigeria. Ils sont assommés par ce qui se passe dans notre pays qui se veut celui des Droits de l'homme... ».

Entretien : Anthony PASCO

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