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Publié par Christine Lassalle

 

Il n’est jamais trop tard. Les activités culturelles reprennent.

La Ligue des Droits de l’homme 49 avait signé un partenariat avec l’Institut municipal pour le 24 septembre. Christine Lassalle y présentait ce livre riche et humain de l’auteur russe Vassili Grossman, Vie et destin.

C’est un gros roman - à la manière des écrivains russes- qui s’arrime autour de la Bataille de Stalingrad, de ses combats sanglants rue après rue, bataille qui fit chanceler le rapport de force :  Hitler pour la première fois était vaincu.. Ville où Vassili Grossman sent un parfum de liberté et d’égalité dans le compagnonnage des armes. C’est aussi l’itinéraire de personnages qui témoigne de la réalité stalinienne et nazie.

La peur surplombe toutes les rencontres, car n’importe qui peut vous dénoncer pour vos propos ; aucune enquête de justice de sera faite. C’est l’évocation de d’interrogatoires où la violence psychique et psychologique témoigne d’un grand mépris de l’humain. C’est la condamnation arbitraire aux travaux forcés dans les camps du Goulag sous le froid sibérien ou à l’exécution pure et simple. C’est le totalitarisme que décrit Grossman sous la toute-puissance de Staline qui décide de tout : des meurtres comme des encouragements. « Une seule de ses paroles pouvait anéantir des milliers, des dizaines de milliers de personnes… » et inversement : « Sur un mot de lui, de gigantesques chantiers surgissaient, des colonnes de bucherons gagnaient la taïga, des centaines de millions de personnes creusaient des canaux, édifiaient des villes… »

Grossman, de manière audacieuse, met dos à dos hitlérisme et communisme dans une conversation entre Lis lieutenant-colonel allemand et un vieux bolchévique

« Quand nous nous regardons, nous ne nous regardons pas seulement un visage haï, nous nous regardons dans un miroir… se peut-il que vous ne vous reconnaissiez pas en nous ?

Vassili Grossman dénonce l’antisémitisme russe : le héros voit peu à peu l’exclusion de ses collègues juifs au sein de L’institut de physique. Et l’on sait comment l’antisémitisme se développera en URSS après la guerre (affaire des blouses blanches en 1953).

L’auteur plaide pour une égalité et une reconnaissance de tous les hommes : « L’essentiel est que les hommes sont des hommes et qu’ensuite seulement ils sont évêques, russes, boutiquiers, tatares, ouvriers. ». Il plaide pour la liberté de pensée et d’expression : « l’instinct de liberté chez l’homme est invincible. »

C’est à l’intérieur de cette liberté que peut s’épanouir l’étonnante diversité des humains.

« Toute vie est inimitable. L’identité de deux êtres humains, de deux buissons d’églantines est impensable. La vie devient impossible quand on efface par force les différences, les particularités ».

Vous retrouverez sur France Culture un échange autour des œuvres de Vassili Grossman en podcast du samedi 2 octobre Réplique 9h-10h

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