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Publié par LDH49

Sur les routes de l’exil, les enfants sont massivement victimes de violences

Article de Carine Fouteau publié sur Mediapart le 12/09/2017 (extrait)

Des dizaines de milliers de mineurs parcourent seuls le chemin les conduisant en Europe. Les jeunes venus d’Afrique subsaharienne sont les plus vulnérables en raison du racisme dont ils font l’objet, indique un rapport de l’Unicef et de l’OIM.

L’enfance ne les protège en rien. Les jeunes migrants, accompagnés de leurs parents ou voyageant seuls, sont particulièrement exposés aux dangers se succédant sur la route de l’exil. Certains arrivent à destination, d’autres sont séparés de leur famille le long du trajet, d’autres disparaissent dans la nature sans laisser de traces, d’autres encore ne survivent pas à la traversée du Sahara ou aux naufrages de leur embarcation en Méditerranée.

 

Les conclusions du rapport de l’Unicef et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), intitulé Un voyage épouvantable (en anglais ici dans son intégralitéun résumé en français là) et publié mardi 12 septembre, sont tragiques. Fondées sur les témoignages de 11 000 migrants de moins de 25 ans, elles montrent à quel point l’expérience migratoire s’avère traumatisante. Qu’ils fuient leur pays pour échapper à la guerre ou à la misère, les violences ne les épargnent pas. Au contraire.

En 2016, ils sont plus de 100 000 mineurs à être arrivés sans papiers sur les côtes européennes, en Grèce, en Italie, en Espagne et en Bulgarie. Ils venaient principalement de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan et d’Irak. Cette année-là, la « route orientale », via la mer Égée, était la plus empruntée. Elle a perdu en puissance à partir de la signature de l’« accord » entre l’Union européenne et la Turquie en mars 2016, qui a eu pour effet de limiter les départs depuis les côtes turques. Conséquence de la fermeture des frontières des pays des Balkans, plusieurs milliers de mineurs se sont retrouvés coincés, sans perspective d’avenir, sur les îles grecques, dans des conditions d’extrême précarité.

En 2017, les chiffres les plus récents montrent, comme pour l’ensemble des flux migratoires, une réorientation des arrivées des mineurs par la « route centrale » reliant la Libye à l’Italie, la plus meurtrière au monde au cours de ces dernières années. Les jeunes nigérians, guinéens, gambiens et ivoiriens sont les plus nombreux. Selon le rapport, plus de trois quarts d’entre eux rapportent avoir été victimes de mauvais traitements, d’exploitation ainsi que de pratiques pouvant s’apparenter à la traite des êtres humains : en Libye, particulièrement, ils sont battus dans les centres de rétention, esclavagisés par des patrons ou maltraités par les réseaux supposés les faire passer.

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