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Publié par LDH49

Les propos racistes et les violences devaient être jugés ce jeudi par le tribunal correctionnel d’Angers. Pour des raisons de procédure le jugement a été reporté fin octobre. Un article d’Ouest-France rappelle les faits : « Angers. Trois militants d'extrême droite jugés pour une altercation raciste »

Ces faits ne sont pas des événements isolés. Ils s’inscrivent dans une longue chronologie d’incidents et d’agressions nourris par ces idées nauséabondes d’ultra-droite. C’est ce que nous décrit Josué JEAN-BART dans l’article ci-dessous, publié sur le site d’Ouest-France le 31 août 2017.

Extrême droite. Entre Nantes et Angers, un long feuilleton de violences racistes

8 avril 2011 : les "nez de cochons" contre la mosquée

L’intrusion n’est pas passée inaperçue. Le 8 avril 2011, le conseil municipal d’Angers, réuni autour du maire PS de l’époque Jean-Claude Antonini, débat de la construction future d’une mosquée. Un groupe, affublé de nez de cochon, fait irruption, interrompant momentanément la séance. Identifié, Benoît Couetoux du Tertre, fonctionnaire à la préfecture et leader local du Bloc identitaire, est condamné en première instance avant d’être relaxé en appel, le délit d’entrave n’étant pas constitué. Le ministère de l’Intérieur a décidé depuis sa mutation d’office.

25 octobre 2013 : Christiane Taubira, la banane et la guenon

Alors Garde des sceaux, Christiane Taubira se déplace à Angers. Devant le palais de justice, un comité d’accueil de la Manif pour tous l’attend. Devant, une fillette agite une peau de banane en lançant ces mots : "Une banane pour la guenon." Face au tollé, ses parents jureront n’avoir rien su des projets de leur fille.

Nuit du 21 au 22 octobre 2016 : chasse aux Arabes et aux Noirs et chants nazis

Un groupe d’une quinzaine de personnes déferle sur le centre-ville d’Angers, dans la nuit du 21 au 22 octobre dernier. Parti du bar Le Falstaff, il cible les personnes noires ou d’origine maghrébine. Lance des insultes racistes, fait le coup de poing à l’occasion. Il est arrêté près de la place du Ralliement, après avoir frappé un policier. Trois personnes âgées de 17, 19 et 39 ans sont interpellées. Ils sont identifiés comme membres ou proches de Génération identitaire. Comme dans le film de Stanley Kubrick Orange mécanique, le plus âgé est équipé d’une coquille et d’une matraque. Les deux majeurs, dont François-Aubert Gannat, un des fils de l’ex-patron régional du FN, Pascal Gannat, sont condamnés le 3 mai 2017 à des peines de prison avec sursis et des travaux d’intérêt général.

5 mai 2017 : propos suprémacistes et bagarre à l’avant-veille du second tour de la présidentielle

Deux jours après le délibéré, François-Aubert Gannat est de nouveau impliqué dans une affaire sur fond de propos suprémacistes et racistes. Il est jugé ce jeudi 31 août. Tout comme deux Nantais, qui ont pris part à des violences contre celui qui s’opposait à ces injures racistes.

7 mai 2017 : chasse à l’antifa à Nantes

Quatre jeunes, âgés de 19 à 28 ans, agressent Erwan, 18 ans, et Steven, 16 ans, à l’arrêt de tram Du Chaffault, à Nantes, le 7 mai dernier. Ce soir-là, ils sont dans la rue, alors que des Nantais défilent en réaction aux résultats de l’élection présidentielle. C’est là qu’ils croisent Erwan et Steven. Les deux copains reviennent du centre-ville. Deux s’acharnent particulièrement sur Erwan, le rouent de coups de pied au visage, les autres se concentrent sur Steven. L’arrivée d’un automobiliste fait fuir le groupe. Erwan a été laissé pour mort, ce soir du 7 mai. Très grièvement blessé au visage et aux cervicales, il a été plongé dans le coma plusieurs jours par les médecins.

À Nantes, l’ultra-droite plus visible ces derniers mois

Le Gud (Groupe union défense) est un mouvement d’extrême droite né dans les années 70, à Paris. Aujourd’hui présent en Bretagne, en Alsace, à Paris et à Lyon. Depuis janvier 2017, une section a été créée à Nantes. Elle ne compterait qu’une dizaine de membres.

« Ce groupuscule fait partie de ces nébuleuses qui se regroupent et se revendiquent de l’ultra-droite, indique Jean-Christophe Bertrand, le patron de la police. À Nantes, cette mouvance est plus visible qu’il y a quelques années. On a vu des militants aux abords des manifestations contre la loi Travail. »

« On ne les voyait plus trop depuis les années 70 », dit aussi Jean Brunacci, porte-parole de Solidaires, qui se souvient de cette époque « où les antifascistes combattaient un mouvement qui s’appelait alors Ordre nouveau, implanté à la fac de lettres. Mais depuis novembre 2016, quelques tracts sont à nouveau apparus sur le campus ». Leur tentative d’implantation est laborieuse. Récemment encore, lors d’un tractage, ils ont été repoussés du campus par des étudiants de l’ultra-gauche.

Au-delà de la propagande idéologique, le syndicaliste s’inquiète des actes de violence qui ont ciblé les migrants en Loire-Atlantique ces dernières années : les cocktails Molotov dans le squat de Chantenay le 8 novembre 2015, à Nantes et les coups de feu sur le centre d’accueil de Saint-Brevin destiné à les accueillir, le 4 octobre 2016. Des actes non élucidés.

Choqués par l’agression à Du Chaffault, des membres de Solidaires ont été reçus jeudi matin à la préfecture. Face à ce qu’ils appellent « une résurgence de l’ultra-droite à Nantes », ils ont demandé la dissolution du Gud.

31 Aout 2017

 

 

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