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C'est historique : une femme musulmane de 33 ans d'origine somalienne entre à la Chambre des représentants. Mais sa communauté d'origine, les réfugiés somaliens du Minnesota, risque d'être plus que jamais dans le collimateur de la nouvelle administration.

Cette jeune femme, mère de trois enfants, a présenté un programme à forte connotation sociale : soutien aux familles défavorisées, plus large accès à l’éducation, protection de l’environnement, etc.

Mais elle n’a pas eu peur non plus de mettre les pieds dans le plat, en affichant sans complexe sa singularité culturelle : dès sa victoire officialisée, elle a ainsi d’emblée dédié son mandat «aux jeunes et aux femmes de la communauté d’Afrique de l’Est», promettant d’être également «la voix des musulmans». Dans l’entourage du nouveau président, on appréciera sans doute peu. Trump n’a-t-il pas appelé à «interdire l’entrée aux Etats Unis à tous les musulmans» ? En meeting à Minneapolis, n’avait-il pas décrit la présence de l’importante communauté somalienne comme un «désastre» ?

Elle a déclaré: «Mon plus grand défi sera de représenter un district composé de communautés en réalité très différentes».

Née en 1982 en Somalie à Mogadishio, elle a du fuir la guerre pour se retrouve à 8 ans dans un camp de réfugiés au Kenya. Elle y est restée quatre ans, puis a pu rejoindre les Etats-Unis. «Pour la première fois, je réalisais que j’étais noire et musulmane et que ma couleur de peau et mon hijab me distinguaient du reste de la population», a-t-elle expliqué.

Dans son engagement politique chez les démocrates, elle a été victime de violences : il y a deux ans, à l’issue d’un meeting, elle se fait agresser par sept ou huit hommes pour des raisons restées obscures. Le parti républicain l’a aussi accusé d’avoir contracté un faux mariage en 2009 avec un homme qui serait en réalité son frère (elle n’est mariée que religieusement, et non civilement, avec le père de ses enfants avec lequel elle vit depuis 2002).

Son élection au moment où Trump triomphe met en évidence la diversité multiculturelle des Etats-Unis qui restera donc représentée au niveau des institutions fédérales. La jeune élue aura beaucoup de défis à relever dans cet état du Minesota.

Lire aussi l'article de Maria Malagardis dans Libération : La femme du jour

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