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Publié par LDH49

Le16 novembre dernier le premier ministre a présenté la stratégie « Bienvenue en France » soit disant destinée à améliorer l'attractivité des établissements d'enseignement supérieur et de recherche. Cette stratégie intègre des frais d'inscriptions différencies pour les étudiants extracommunautaires :

Frais différenciés

UE

Hors UE

Licence

170.00 €

2 770.00 €

Master

243.00 €

3 770.00 €

Doctorat

380.00 €

3 770.00 €

Ce lundi soir 17 décembre des étudiants concernés et leurs professeurs se sont retrouvés à l’Université d’Angers, à l’invitation du ‘collectif universitaire angevin de solidarité avec les réfugiés et les demandeurs d’accueil’.

Des représentants de la LDH étaient présents. Ce projet pose à l’évidence un problème d’équité entre étudiants contraire à la déontologie universitaire.

Plusieurs étudiant.e.s ont témoigné devant l’auditoire. Quelques extraits :

  • Une étudiante colombienne depuis 4 ans en France, étudiante en master 2 estime que pour les futurs étudiants ces frais seront un barrage à leurs venues
  • Deux étudiantes algériennes en F.L.E. rappellent qu’elles doivent tout payer car elles sont hors échanges bilatéraux. On ne peut y ajouter des frais d’inscription aussi élevés. Elles travaillent déjà pour payer leurs études.
  • Un étudiant du Mali en licence Pro dit qu’il ne pourra plus continuer si la mesure est appliquée. Il y a beaucoup d’étudiants de milieux pauvres qui viennent avec des bourses, donc avec des moyens déjà réduits
  • Un thésard algérien n’est venu en France que parce que son sujet de thèse ne pouvait être traité dans une université algérienne. A coût égal, il serait parti aux USA ou au Royaume Uni. Il laisse entendre ainsi que s’aligner sur des coûts de ces pays feront que des étudiants ne choisiront plus la France.
  • Un étudiant Soudanais rappelle que vivre en France lui a permis de découvrir ce qu’est un pays démocratique par rapport à la dictature d’où il vient. Il y là un enjeu politique qu’il ne faut pas briser.

Plusieurs professeurs se sont également exprimés :

  • La section du ‘Français Langue Etrangère’ (FLE) accueille des étudiants de très nombreux pays. Ils représentent la francophonie. Perdre cette diversité d’origine serait une catastrophe.
  • Plusieurs projets universitaires sont directement liés à la présence d’étudiants étrangers. Seront-ils menacés ?
  • L’enseignement et les recherches d’un professeur de Géographie qui portent sur l’Afrique de l’Ouest et Madagascar se verraient d’office amoindries sans étudiants provenant de ces régions.

Le point de vue du conseil d’administration de l’Université d’Angers a été porté par la vice présidente Madame Anne-Sophie Hocquet :

  • Le CA demande expressément le retrait de la mesure sur les frais financiers différenciés.
  • Dans la motion que le CA a adoptée, il est ajouté que si la mesure devait s’appliquer, l’Université d’Angers y ferait des adaptations locales
  • Ces augmentations ne concerneraient que les futurs étudiants, l’Université d’Angers assumant pour les étudiants présents.

Lors du débat plusieurs idées ont été exprimées :

  • Un professeur craint que ces augmentations qui permettent aux universités d’avoir des ressources propres plus conséquentes soient une première mesure qui ensuite pourrait être étendue à tous les étudiants.
  • Elles abonderont les budgets. Les universités ne pourront pas durablement les contourner car, parallèlement, leurs dotations pourront baisser.
  • Il est possible que ces mesures ne diminuent pas le nombre d’étudiants étrangers si l’on développe des cursus totalement en anglais pouvant concurrencer d’autres universités (USA, Royaume Uni, Australie) mais par contre elles modifieront les profils des étudiants qui y accéderont.
  • La très grande majorité des conseils d’administration d’universités se sont prononcées contre cette mesure. Apparemment il y a là un espoir de voir cette mesure retoquée

Cette rencontre était une première approche. Il faudra développer l’action pour contrer cette stratégie que le ministère ose appeler « Bienvenue en France »

Phrases entendues dans la soirée :

« Cette mesure va créer du désespoir en Afrique »

« L’interculturalité c’est la richesse de la France »

« Cela va à l’encontre de la devise Liberté, Égalité, Fraternité »

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